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Jan-Philippe Barbeau, brasseur et créateur de la bière Épitaphe

Jan-Philippe Barbeau, brasseur et créateur de la bière Épitaphe

Qui êtes-vous et quel est votre parcours?

Je suis Jan-Philippe Barbeau. J’ai commencé à brasser au Bilboquet il y a 20 ans, j’ai été copropriétaire d’un broue pub pendant 7 ans, d’une microbrasserie pendant 2 ans et je suis maintenant au service de Lagabière microbrasserie en plus de différents projets brassicoles. J’ai fait beaucoup de bières en collaboration à travers les années, j’ai un site internet qui répertorie les brasseries au Québec, je suis vice-président des Importations privées Bièropholie.

Votre emploi et titre actuel?

Mon emploi principal est brasseur chez Lagabière microbrasserie et j’opère Épitaphe, ma marque de bières que je brasse à contrat chez mes employeurs.

Dans quelle ville?

Mon travail est situé à Iberville, dans Saint-Jean-sur-Richelieu, mais j’ai la chance d’habiter Bedford en Monterestrie (Vive les Cantons de l’Est) !

Un mot pour définir quel type de travailleur vous êtes…

Je travaille pas mal tout le temps. Quand je ne travaille pas, je travaille quand même. Je ne sais pas quel serait le meilleur terme pour me définir. Travailleur, peut-être?

D’où provient votre intérêt pour la microbrasserie?

J’aime le milieu brassicole et c’est depuis longtemps un mode de vie pour moi. À part ma famille, tout se rapporte toujours à la bière. Mon passe-temps, c’est aussi la bière. J’aime la bière!

Qu’est-ce qui rend votre bière Épitaphe unique?

Je commence, avec Épitaphe, à définir la marque. Je veux que mes produits soient orientés principalement autour du style des Kveik IPA très houblonnées. C’est très américain, mais j’aime ça. C’est un style naissant au Québec, donc je pense que ça rend Épitaphe assez différent. J’utilise aussi un mélange de minéraux qui me semble donne une texture et une minéralité différentes, comme une signature.

Quelle est la taille de votre marque de bière?

Épitaphe est produite en très petite quantité et à l’occasion. Actuellement, je produis des 3000 L environ tous les mois et demi. Je n’ai pas décidé si j’allais aller plus loin avec la marque ou tout simplement garder ça petit pour m’amuser. Je n’ai pas vraiment envie, à l’heure actuelle, d’envahir le marché avec des produits à contrat…

À quoi ressemble votre espace de bureau?

À moi. C’est moi. Je suis mon espace de bureau. Ma main, la poche de mon pantalon ou la poche de ma chemise pour loger mon téléphone. Et quand je suis à mon ordinateur, il est posé où je peux travailler debout et jogger d’une tâche à l’autre.

Avez­-vous une façon d’organiser vos journées afin d’optimiser votre travail?

Les courriels pour faire les suivis en premier. Ensuite Facebook Messenger et Facebook Pages pour la même raison. Ensuite, c’est une question de priorité pour englober toutes les tâches dans un minimum de temps afin d’être le plus performant possible.

Quels «trucs» conseilleriez­-vous pour améliorer la productivité?

J’ai une horloge dans la tête qui sonne toujours. Comme une minuterie automatique. Probablement une déformation professionnelle, parce que brasser, c’est toujours une question de timing. Je compte toujours combien j’ai de temps entre deux étapes d’un travail et j’essaie de faire autre chose dans ce temps. Multitâche au maximum. Ce n’est pas évident parce qu’il faut être attentif, et il y a parfois des erreurs qui se glissent. On essaie d’en faire le moins possible et de trouver des trucs pour que ça ne se reproduise pas.

Vous êtes meilleur que vos collègues de travail pour…

Je n’ai pas idée de me penser meilleur que les autres! Pour Épitaphe, je n’ai pas de collègue. Et mon travail chez Lagabière ne se fait pas seul; c’est un travail d’équipe.

Comment contrôlez-vous la croissance de votre bière?

En ne produisant que très peu et en préférant avoir un bon contact avec les détaillants que je considère comme des collègues et souvent même des amis. Les détaillants sont les partenaires les plus importants d’une brasserie (ou d’une marque dans mon cas).

Quelles sont vos stratégies afin de faire connaitre votre bière?

Je préfère que les gens aiment Épitaphe pour ses produits que pour le fait que je sois la personne derrière la marque. J’ai donc volontairement décidé de ne faire que très peu de promotion. Je réponds aux demandes, mais je ne cherche pas à m’afficher le plus possible. Je ne devrais pas faire de festivals, du moins pas cette année. Comme je le disais plus haut, je ne veux pas non plus inonder le marché d’une production contractuelle.

Qu’est-ce que votre nom de marque reflète?

Alors, pourquoi Épitaphe? C’est un peu philosophique et intrinsèque à ma vie de brasseur pendant les dernières années. C’est un clin d’oeil au changement, aux étapes d’une vie, à la passion, etc. Ça a aussi un lien avec le dépassement de soi.

Comment et par qui le design a-t-il été conçu?

L’excellente Amélie Roy a pondu tout de go ce logo que j’ai tout de suite trouvé magnifique, simple et efficace. Elle a fait plusieurs designs pour la microbrasserie La Memphré, pour ceux qui ne la connaissent pas. Les designs d’étiquettes viennent de moi.

Qu’est-ce qui vous inspire et vous motive à aller au travail chaque jour?

La passion de la bière. Les techniques brassicoles qui changent rapidement m’inspirent beaucoup. C’est le côté qui m’intéresse le plus.

Quel est le meilleur conseil qu’on vous ait donné?

Jérôme C. Denys (fondateur du Cheval blanc et retraité de Brasseurs RJ): «Petite brasserie, petits problèmes; grosse brasserie, gros problèmes». Je ne sais pas si c’est le meilleur, mais c’est clairement le plus vrai!

Quelle est votre meilleure astuce pour sauver du temps?

Compter comme une horloge, imbriquer les tâches, finir les tâches.

Quelles sont vos routines de fin et de début de journée?

Café, café, café, bière, bière, bière. Manger entre les différentes étapes. Embrasser ma progéniture le soir.

Quels ont été vos plus grands défis en tant qu’entrepreneur?

Naviguer contre vents et marées. Affronter Curly the Great White Shark. Mais plus précisément, ce qui est le plus difficile, je crois, c’est de transmettre ses idées à autrui. Faire comprendre le sens qu’on donne à ce qu’on fait, les raisons inhérentes.

Quels seraient les conseils que vous donneriez à quelqu’un qui souhaite démarrer une brasserie?

Baisse tes attentes, fais un vrai plan d’affaires avec une véritable étude de marché; sache à qui tu veux et va t’adresser. Travaille fort et sache t’entourer des bonnes personnes, aussi travaillantes que toi. Consulte un avocat pour relire ton contrat d’actionnaire.

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Avez-vous des nouveautés à venir?

Je développe tranquillement une lignée de Kveik IPA, donc il y en aura d’autres. Probablement qu’il y aura des retours aussi. J’ai plein de collaboration à venir aussi avec plusieurs brasseries du Québec. J’ai aussi plusieurs projets en cours avec mon ami et complice de longue date, Ryan Allen de MacAllen Farm & Brewery.

À la fin d’une journée, quelle sorte de bière buvez-vous pour vous détendre?

Je préfère de loin les bières basses en alcool, Session IPA, Gose, Sour IPA, etc. J’aime beaucoup le houblon balancé et les saisons sèches. Mais évidemment, j’aime découvrir ce que les autres brasseries font et offrent. J’aime me tenir au fait de ce qui se fait, donc je dois malheureusement confirmer que j’aime bien les nouveautés…

Bières Épitaphe

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