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Mieux comprendre la naturopathie: Quand la nature est au service de la santé

Mieux comprendre la naturopathie: Quand la nature est au service de la santé

Qu’est-ce que la naturopathie et quand peut-on consulter un professionnel de cette pratique complémentaire? Laurence Sala est une naturopathe certifiée, spécialisée dans l’accompagnement de couples ayant des problèmes de fertilité. Mi-Française, mi-Québécoise, c’est à Montréal qu’elle choisit de s’établir pour pratiquer sa passion. Elle élucide pour nous son métier et sa spécialité.

Bonjour Laurence! Quelle est votre définition de la naturopathie?

Pour moi, il s’agit d’une science à part entière, présente depuis des millénaires, qui se base à la fois sur les plantes, les huiles essentielles, l’orthomoléculaire (les vitamines de synthèse offertes dans les boutiques d’aliments biologiques). Nous sommes dans la recherche d’un meilleur équilibre du corps à travers la biochimie. Je pratique une naturopathie dite scientifique. On ne peut pas jouer avec la santé des gens. Chaque client est différent, il n’y a pas de protocole général… Mais bien des suggestions personnalisées à la biochimie individuelle de chacun.

Quel est le parcours scolaire d’un naturopathe?

Pour être naturopathe agréé au Québec, on doit suivre un cours qui dure cinq ans et dont la moitié des matières touchées sont scientifiques comme la chimie ou la biologie.

Et comment en êtes-vous arrivée à vouloir pratiquer ce métier?

À la base, j’ai une maîtrise en communications et marketing. J’ai travaillé dans ce milieu en France durant 10 ans jusqu’à ce que j’en arrive à un burnout professionnel. Ça m’a permis une remise en perspective et de voir où étaient mes priorités. J’ai toujours voulu venir vivre au Québec. Mais j’ai retrouvé cet état de stress en cherchant un travail dans les communications.

Ma tante m’a fortement conseillé de consulter sa naturopathe, cela faisait dix ans qu’elle m’en parlait. Je ne savais pas à quoi m’attendre et j’ai pris rendez-vous. Ça a été l’ouverture d’un monde que je ne soupçonnais pas. Je ne connaissais rien aux médecines douces et je suis plongée dedans tête baissée. Trois mois plus tard, en 2013, je suis entrée à l’école IESN (Institut d’enseignement en science naturopathique). Je possède à présent ma propre clinique privée depuis trois ans.

Quelle est la différence entre la naturopathie et l’aromathérapie?

Dans la valise du naturopathe, parmi tous les outils qu’on a à notre disposition pour aider le client qui est devant nous, il y a l’aromathérapie. C’est ce qu’il y a de plus fort dans nos outils, il faut donc être prudent: toute huile essentielle n’est pas bonne pour n’importe qui. De nombreuses études le prouvent, tous les aromes présents dans les huiles essentielles ont des effets sur la biochimie du corps. Il peut y avoir un danger, il faut une certaine science derrière. Un naturopathe a une connaissance élargie de la science et du corps humain et peut ainsi conseiller les huiles essentielles appropriées pour accompagner certains maux.

Est-ce que les gens sont ouverts à la pratique de la naturopathie?

Les gens sont très ouverts! J’ai la chance incroyable de pratiquer une naturopathie de spécialité, auprès des couples ayant des problèmes de fertilité, des problèmes que j’ai moi-même vécus. À l’époque, il n’y avait personne dans le marché québécois pour m’aider et me guider avec ce type de clientèle. J’ai dû faire avec ce que j’apprenais au fur et à mesure de ma formation, et c’est comme ça que j’ai réussi moi-même à devenir maman.

Je me suis passionnée pour ce milieu-là et je n’ai eu aucun problème à remplir une clinique privée, car malheureusement, un couple sur six consulte en clinique de fertilité. Personne n’en parle, car c’est encore tabou aujourd’hui. J’ai aussi l’immense chance de travailler avec des médecins. Dans cette approche de médecine intégrative, qui est pour moi la médecine de demain, tout le monde travaille main dans la main pour répondre au besoin du patient. Nous travaillons en réseaux de spécialistes afin de favoriser la santé et le bien-être de nos patients. L’objectif de la naturopathie est d’accompagner et surtout, de ne pas nuire et de faire en sorte qu’il n’y ait pas d’interaction avec les autres traitements. C’est pourquoi il faut travailler en collaboration avec les autres spécialistes.

Comment vous êtes-vous spécialisée en fertilité?

J’ai travaillé pendant 9 mois à la clinique ovo. Je suis allée voir ce qui se passe en clinique de fertilité, comment ils travaillent, qu’est-ce qui se passe en laboratoire, pourquoi ils font ce type de protocole, quelle est leur façon de penser, etc. Ça m’a énormément appris pour pouvoir mieux compléter les traitements et de travailler main dans la main avec eux, en plus de gagner leur confiance. Certains médecins disent à leurs patients «Je ne sais pas ce que vous faites avec Laurence, mais continuez!». C’est ce que je trouve extraordinaire. L’ouverture, elle est là.

Est-ce que tous les naturopathes ont une spécialité?

Je crois beaucoup aux spécialités en naturopathie. Par exemple, si demain matin un client vient me consulter avec un problème d’ostéoporose, je ne suis pas la meilleure pour y répondre. On ne peut pas tout savoir!

Quels sont les problèmes de santé les plus souvent rencontrés dans les bureaux de naturopathes?

Il y en a quatre en particulier, dont je peux témoigner à mon bureau. D’abord, la santé digestive comme les maux de ventre, ballonnements, fatigue reliée à la digestion. Ensuite, tout ce qui est relié au système nerveux et surrénal (anxiété, stress chronique) qui a un impact direct sur l’énergie qu’on les gens. Moduler l’immunité est un enjeu récurrent en fertilité afin de favoriser l’implantation de l’embryon et prévenir une fausse couche. Il est aussi fréquent d’accompagner les enfants (et leurs parents!) pour prévenir les microbes de la garderie et de l’école. Finalement, les problèmes d’ordre hormonal font souvent l’objet de consultation, comme pour les femmes qui ont des SPM douloureux, des insuffisances ovariennes, par exemple.

À quel moment faut-il consulter un naturopathe?

Selon moi, la naturopathie devrait être préventive. Toutefois, la plupart des gens qui nous consultent sont déjà malades. Le plus tôt est le mieux, car la naturopathie peut prendre du temps. Avec un suivi plus «mécanique», en ostéopathie ou en acupuncture, par exemple, les effets des plantes sont décuplés. L’importance du réseau de traitement est donc primordiale pour de meilleurs résultats cliniques. Il est important de comprendre que la naturopathie n’est pas une médecine alternative, mais une médecine complémentaire. Nous avons besoin de la médecine et notre rôle est d’accompagner le client pour qu’il puisse mieux profiter de sa vie.

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