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Lentement Magazine: La lenteur pour inspiration

Lentement Magazine: La lenteur pour inspiration

La revue incite ses lecteurs à s’arrêter. Elle nous offre de découvrir des mots et des images qui prônent la nonchalance et le changement à travers des histoires ancrées dans les expériences de vie. L’idéatrice du magazine, Andréann Lune, s’est lancée il y a deux ans dans cet audacieux projet bénévole avec l’envie de «se donner de l’espace pour grandir et apprendre, tout au long de la vie».

Au gré des pages du magazine trimestriel, on découvre qu’une large place a été faite aux photographies et aux dessins afin de permettre une immersion visuelle totale. Car c’est l’un des enjeux que souhaite relever la revue: nous faire savourer notre temps de lecture, loin des écrans, en restant toutefois connecté à l’humain.

Chaque numéro de Lentement vient avec son thème central afin que les lecteurs puissent se plonger au sein de poèmes, de récits, de rencontres, de visages et de réflexions en lien avec les saisons. Quelques questions à sa fondatrice dont l’ambition altruiste est manifeste.

Allô Andréann! Quelle est l’histoire derrière Lentement Magazine?

J’aime beaucoup les magazines, en partant. Je feuilletais un magazine d’homeschooling des États-Unis et je me suis tannée de leur amour de Jésus… Je me suis dit que ce serait agréable d’avoir une publication sur l’éducation alternative en français, mais c’était trop niché pour le Québec, alors j’ai ouvert le sujet à d’autres intérêts, qui pour moi sont connexe: la simplicité volontaire, la décroissance, la communauté.

Lentement est né il y a deux ans. Je voulais créer un support physique où l’on pourrait partager des récits de vie et des entrevues avec des gens ou des organismes qui choisissent des chemins alternatifs à ce qui est convenu. J’ai demandé à mon amie Élisabeth Simard de m’aider comme rédactrice en chef, ce qu’elle a fait jusqu’à être trop prise par son livre Vivre simplement et sa famille pour continuer. Jénifer Paquet m’a aidé cet été et maintenant, c’est au tour de Gabrielle Garand.

Comment décririez-vous la ligne éditoriale?

Les textes doivent être authentiques et respectueux. Je privilégie les récits de vie aux textes informatifs. Vous ne trouverez donc pas de recettes toutes faites en 5 points pour vivre une vie meilleure! Je laisse beaucoup de place pour la photographie et les illustrations. On accepte des photoreportages et des poèmes, même des patrons de tricot ou de couture. Ce sont des textes qui portent à la réflexion.

Vous invitez vos lecteurs à ralentir, à découvrir des histoires et à se sentir mieux. Est-ce pour cette raison que vous vous inscrivez dans le mouvement des publications plus lentes?

Je fais presque tout toute seule, et mes réviseures révisent à temps perdu. Gabrielle a un emploi à temps plein et son propre projet personnel en cours. Je fais aussi l’école à la maison à mes enfants en accompagnant un conjoint aux études, alors 4 magazines par an, c’est le maximum que je peux me permettre en termes de temps! Mes enfants sont assez autonomes alors je peux me permettre de faire du montage en après-midi ou de l’administration en soirée. Je ne considère pas ça comme un emploi et je ne suis pas rémunérée. Je le fais vraiment pour le plaisir.

Étant une publication indépendante, vous avez toute la liberté nécessaire pour mener à bien votre mission. Toutefois, quels sont les défis que vous rencontrez?

La comptabilité, ce n’est vraiment pas ma force, mais je fais de mon mieux! Comme je ne veux pas avoir de publicité à l’intérieur du magazine, je dois user de débrouillardise pour trouver les fonds et dépenser le minimum pour pouvoir réimprimer les prochains numéros.

Et puis il y a la rentabilité. Pour l’instant ce n’est pas rentable du tout, on imprime très peu de magazines, ce qui nous donne un cost assez cher. On ne peut pas profiter des avantages d’un gros volume à la poste, car on ne fait aucun profit.

Alors que de nombreux médias ont pris le virage numérique, pourquoi avoir choisi de lancer une revue imprimée?

Je voulais (et Élisabeth était bien d’accord) un objet à consulter qui ne nécessiterait pas d’appareils électroniques. Un objet qu’on pourrait offrir à un ami qui en aurait besoin. J’aime beaucoup les livres et l’odeur du papier… Et ça rend justice aux photographies et aux illustrations. Ça force aussi une présence physique dans les boutiques indépendantes, ça me donne l’impression de faire partie de la communauté.

Depuis vos débuts, quelle a été la réaction du public?

Assez bonne! La première année a été très belle. On avait fait une campagne de sociofinancement avec La Ruche qui a dépassé nos attentes. Ça s’est un peu calmé par la suite, probablement parce que je n’ai pas assez fait de marketing.

Comment entrevoyez-vous l’évolution du magazine?

Je laisse la porte ouverte à toutes éventualités. J’aimerais bien pouvoir continuer de l’imprimer, mais on devra peut-être passer au numérique seulement. L’autre problème, c’est que nous sommes à Québec et que je n’ai pas les moyens de distribuer convenablement à Montréal. Sinon, j’espère continuer de recevoir des textes et des images de qualité pour continuer à les publier.

Lentement Magazine

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