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Caisse d’économie solidaire: «choisir sa banque est un acte citoyen»

Caisse d’économie solidaire: «choisir sa banque est un acte citoyen»

Programme B

 

Quelques décennies auparavant, une petite troupe d’arts de la rue cogne à la porte de la Caisse d’économie solidaire Desjardins. Comme pour nombre de ses pairs, la compagnie s’est heurtée à plusieurs refus avant de contracter un premier prêt. Cette troupe se nomme aujourd’hui le Cirque du Soleil.

La Caisse d’économie solidaire est la seule institution financière de la province à se spécialiser dans le prêt et l’épargne des entreprises collectives. Son approche se révèle hautement personnalisée. En compagnie de conseillers expérimentés dans différents domaines de l’économie sociale, «nous cultivons le réflexe d’utiliser le crédit comme levier de développement, du moment où c’est pertinent et réaliste de le faire. Notre travail d’accompagnement consiste à explorer les différentes options qui s’offrent à eux», explique Luc Rabouin, directeur du développement stratégique.

L’institution tisse ensuite des liens entre l’organisme culturel et son vaste réseau de partenaires potentiels comme le regroupement d’organisations axés sur l’économie sociale Cap Finance. «Les coopératives et les organismes à but non lucratif se tapent le nez contre les portes de leurs institutions financières. Ils se font toujours dire non, tandis que nous avons un préjugé favorable avec 95 % de nos clients qui sont des entreprises collectives. Lorsque celles-ci empruntent, elles remboursent», affirme Luc Rabouin.

Quelques définitions et chiffres…

  • Au Québec, l’économie sociale se définit par l’ensemble des coopératives, mutuelles et associations gérées de façon démocratique.
  • Le secteur englobe 7000 entreprises, et avec un chiffre d’affaires de 17 milliards $, représente plus de 10 % du produit intérieur brut (PIB) de la province.
  • Avec l’épargne de ses 15 000 membres, la Caisse a investi 550 millions $ dans l’économie sociale du Québec, dont 45 millions $ en culture.
  • Le programme Jeunes entreprises collectives octroie 40 bourses de 3000 $ par année aux entreprises en démarrage.

L’allié de la culture

Le Théâtre La Licorne collabore avec la Caisse depuis 1995, qui lui a entre autres permis de financer la rénovation de ses espaces. «On accueille des organismes quand ils sont tout petits, et la plupart restent avec nous même avoir pris de l’expansion», remarque M. Rabouin. Outre le fameux exemple du Cirque du Soleil, le portefeuille secteur représente bien le secteur phare du cirque québécois avec les 7 Doigts de la Main et l’acquisition de son quartier général, la TOHU et Cirquantique.

D’autres entreprises de plus petite envergure telles que le Grand Costumier s’ajoutent aux 400 membres de la Caisse. « L’équipe nous a appuyés dès les premiers balbutiements du projet, au moment où le rêve était encore entier. Elle notamment fourni un soutien décisif pour le prédémarrage de l’entreprise en finançant en partie l’étude de faisabilité et le plan d’affaires», déclare Marie Houde, directrice générale de l’organisme qui vise à préserver la collection de costumes de Radio-Canada. «J’ai toujours senti que je pouvais être transparente quant aux défis que l’on rencontrait et que l’on recevait une écoute sincère et un appui concret», soutient-elle.

Les entreprises naissantes ne sont pas en reste: la Librairie L’Euguélionne a décroché une bourse grâce au programme Jeunes entreprises collectives qui soutient les organisations en démarrage.

À partir du moment où l’on se définit comme une entreprise collective, tous sont éligibles pour proposer un projet. Ceci dit, l’institution financière demeure pragmatique : «avant d’octroyer un prêt, on s’assure que l’entreprise détient un projet viable et soit capable de le rembourser»

Il n’est pas non plus question de laisser tomber les projets plus risqués. «Si ce n’est pas viable au départ, on va chercher des solutions pour qu’il le soit en identifiant des partenaires potentiels ou en échelonnant différemment dans le temps. Notre priorité, c’est que les projets se réalisent. Parfois on dit non, mais on cherche le plus souvent des solutions pour que ça fonctionne.», résume M. Rabouin.

Une équipe engagée

Peu de banques au Québec, voire au Canada, détiennent la moitié des investissements générés par l’institution financière. Sa structure particulière de coopérative financière verse l’épargne de ses membres directement dans les initiatives d’économie sociale. Leur récente campagne «on investit votre argent dans la culture, pas dans les hydrocarbures» illustre bien l’engagement social de la Caisse. «On sert ainsi à la fois les entreprises et les individus», indique le directeur. «Pour nos membres, c’est essentiel de savoir ce que nous faisons avec leur argent. Choisir sa banque est un acte citoyen.»


Tournée vers l’avenir, la Caisse a ajouté une corde à son arc au lancement de la Garantie solidaire la semaine dernière. Parrainée par les Fondations McConnell, Lucie et André Chagnon et Mirella et Lino Saputo, celle-ci offre 15 millions $ supplémentaires en garantie afin de permettre à différents types d’organisation de se qualifier à un prêt. Les régions se trouvent également dans la ligne de mire du programme Jeunes entreprises collectives qui se déploie déjà à Trois-Rivières, Sherbrooke, au Bas-Saint-Laurent, à Laval et à Lanaudière. L’ambition de la Caisse est de couvrir le Québec dès la prochaine année.

Caisse d’économie solidaire Desjardins

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