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Métier artiste: l’envers du décor de Marie-Josée Rousseau

Métier artiste: l’envers du décor de Marie-Josée Rousseau

Métier artiste: l’envers du décor 

Ce sont des rencontres avec des artistes en arts visuels. Qu’ils viennent de la performance, de l’installation, de la peinture ou de la sculpture, mon but est de parler de leur situation économique. Je veux faire connaître aux lecteurs la situation d’emploi des artistes d’ici et la précarité que certains d’entre eux peuvent vivre. Sujet presque tabou, mais crucial. Voici donc l’occasion de découvrir des artistes d’une autre manière.

Marie-Josée Rousseau, artiste autodidacte et galeriste, cultive depuis toujours sa créativité par l’écriture et la photographie. En 2011, âgée de 45 ans, elle quitte son emploi dans le milieu de la communication pour se consacrer à la photographie. Au cours des trois années qui suivirent, elle allie sa passion pour le voyage à sa pratique photographique, partageant ainsi son temps entre le Québec, les États-Unis, le Canada, la Mongolie, la Chine, la Malaisie, l’Europe de l’Est et l’Amérique du Sud en quête de paysages. 

Suite à son périple, elle investit les trois années suivantes à concrétiser un rêve longtemps chéri. La Castiglione, galerie privée dédiée au médium photographique prends alors vie. Elle monte son plan d’affaires et vend sa maison afin de financer son projet. Elle m’explique: «Je ne suis pas devenue galeriste en pensant y faire fortune. Je le fais parce que je crois que l’art est un baume à nos existences, qu’il fait du bien à l’âme. Acquérir une oeuvre d’art parce qu’elle nous parle nous fait sens, nous séduit, nous émeut…Je suis toujours étonnée de voir comment les gens connectent avec une oeuvre. C’est magique.» 

Il n’existe pas de diplôme spécifique afin de devenir galeriste. Marie-Josée m’explique que son parcours est pour le moins éclaté. Ses études témoignent de ses intérêts multiples; certificat à l’UQAM en sociologie, baccalauréat en psychologie, suivi d’une maîtrise en psychologie à Montpellier en France, et pour terminer, des études en histoire de l’art. Multiple donc. 

Son expérience sur le marché du travail comble également des qualités incontournables à posséder pour opérer ce type d’entreprise. Elle a travaillé dix ans dans le domaine financier, dont six à titre de directrice de succursale. Elle a également écrit pour des magazines culturels et a travaillé huit ans pour une boîte de communications. Femme de carrière, accro au travail, elle réussissait très bien sur le plan financier. Elle m’explique qu’un commerce régulier nécessite en général cinq ans avant d’être rentable sur le plan financier. Dans le cas d’une galerie, il en faut au moins sept. 

Dans le contexte actuel, il est donc impossible de déterminer avec exactitude la rentabilité d’une telle aventure, car le marché de la photographie d’art est encore en développement à Montréal. Cette avenue demande donc une grande part de détermination et d’effort, ce à quoi Marie-Josée participe activement, entre autres grâce à la création de sa galerie.

À ce jour, elle accompagne la carrière de douze artistes dont, entre autres, Catherine Aboumrad, Denis Farley, Janie Julien-Fort et Normand Rajotte pour ne nommer que ceux-ci. Elle comprend la démarche de ses artistes et agit à titre de conseillère. Elle travaille à les faire rayonner: «Après trois ans, et plusieurs collaborations, je suis heureuse de travailler avec la douzaine d’artistes que je représente.» 

Son travail de galeriste consiste à coordonner huit expositions annuelles: des expositions individuelles ou de groupe, parfois où elle agit à titre de commissaire. En tant que galerie d’art privée, son but est de diffuser, promouvoir et vendre le travail des artistes qu’elle représente, en tissant des liens avec les médias, les commissaires, les conservateurs de collections muséales et d’entreprises publiques et privées et le grand public. Depuis deux ans, Line Thérien, sa collaboratrice, contribue aussi aux développements de la galerie.

La galerie participe également à des foires d’art, dont celles d’Art Toronto et Foire Papier. Les foires sont l’occasion de faire découvrir sa galerie et ses artistes à des milliers de personnes en peu de temps. Ce sont des opportunités à développer. D’ailleurs, la galerie participe à la très attendue prochaine édition de Foire Papier qui se tiendra à l’Arsenal du 19 au 22 avril prochain. C’est le moment de découvrir les photographes de talent associés à La Castiglione. À mettre à son agenda pour le plaisir des yeux et des sens!

La Castiglione

Édifice Belgo, 4e étage suite 416 – 372, rue Ste-Catherine O. Montréal

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