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Jérémie Niel prend le souffle de la ville dans sa dernière création

Jérémie Niel prend le souffle de la ville dans sa dernière création

Programme B

Dans cette dixième création du metteur en scène installé à Montréal depuis une vingtaine d’années, on a le portrait d’un corps social et de ses électrons libres, d’«une microsociété qui respire encore, de concert, malgré les chutes». 

«Quand il [Jérémie Niel] nous a parlé du projet, il voulait vraiment former un groupe où se mêleraient des danseurs, des acteurs de tous âges avec des différents corps pour illustrer un peu les entités qui errent ou qui représentent des habitants de la ville, explique Simone Chevalot. Seuls ou ensemble. Parfois, dans une même respiration, parfois, on peut les isoler et se reconnaitre à travers ces entités.»

Le projet d’écriture et l’approche de Niel ont trouvé une résonnance chez Simone Chevalot, pour qui la performance met en scène des solitudes, ainsi que le désir, et en même temps, l’incapacité d’être ensemble. «Le travail de Jérémie me parle beaucoup, notamment dans cette création-là, mais aussi dans ses spectacles, déclare-t-elle. Il aborde vraiment le côté sombre de l’individu et ça me parle beaucoup quand je suis en création. Quand je rencontre quelqu’un, ne serait-ce dans la vie, je trouve que ce sont ses failles qui sont intéressantes.»

À la frontière entre danse et théâtre

Elle respire encore est interprétée par des acteurs, des danseurs, des performeurs; et tous n’ont pas la même relation à la création. Comme comédienne, Simone Chevalot était animée d’une curiosité face à ce dialogue entre les disciplines qui s’est fait «de manière heureuse» selon elle. «Les danseurs ont une approche beaucoup plus frontale, précise-t-elle. Ils vont tout de suite expérimenter avec leur corps. Ils plongent directement et c’est assez inspirant de voir ça. Ça libère un peu plus. Pour ma part, ça m’enlève un peu mon côté cartésien.»

Respirer dans ses bulles sociales

Femme de théâtre et femme d’entreprise, Simone Chevalot insiste sur l’équilibre qu’elle a trouvé en gravitant entre ces deux mondes. «Ce que j’aborde en répétition, je le vis dans mon corps, dans mon esprit, c’est comme dans un tiroir où il y a tout un imaginaire qui est présent. Et là, j’arrive au travail et je suis plus dans le concret. J’adore transporter ces deux choses-là en moi.»

Aujourd’hui, elle est copropriétaire du restaurant La buvette de Simone, ouvert depuis 10 ans, mais aussi du bar Furco et du café Parvis. «Quand je n’avais pas encore ouvert mon restaurant, je trouvais ça plus difficile d’être juste dans l’insécurité du travail autonome où il y a de grands moments où il ne se passe rien, affirme-t-elle. Là, j’ai toujours mon petit port d’attache, qui est mon restaurant.»

Si respirer ensemble est une prémisse au spectacle de Jérémie Niel, on a demandé à Simone Chevalot comment elle respirait dans les différentes bulles sociales dans lesquelles elle évolue, en tant que femme, artiste et gestionnaire. «Mes respirations sont assez libres et profondes», s’amuse-t-elle. Elle insiste sur la cohésion qu’elle tente de maintenir entre ces milieux. «Dans le théâtre, il y a vraiment un bien commun vers lequel on se dirige toujours, ajoute-t-elle. C’est ça qui domine en fait. Et je pourrai dire que dans le cadre de l’entreprise également, il y a un projet commun.»

Elle respire encore

Une coproduction de l’Agora de la danse, de Danse-Cité et de la compagnie Pétrus.

À l’Agora de la danse du 14 au 17 mars: plus d’informations.

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