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Achat local & temps des fêtes: rencontrer les artisans et découvrir l’histoire des produits pour Papermiint

Achat local & temps des fêtes: rencontrer les artisans et découvrir l’histoire des produits pour Papermiint

Nous avons lancé l’invitation à plusieurs artisans issus de domaines distincts afin qu’ils nous parlent de leur réalité. On avait envie de leur donner la parole concernant les enjeux d’une consommation locale réfléchie, qui peine encore malheureusement à concurrencer les multinationales.

Sa petite entreprise s’intitule papermiint et elle se définit comme étant un véritable «kaléidoscope créatif»! Camille Villard appose sa belle écriture et ses idées pétillantes sur des cartes, affiches, calendriers, et divers produits de papeterie à personnaliser ou prêts à être envoyés. Pour elle, l’artisanat c’est surtout une histoire d’authenticité et d’échanges avec les créateurs concernant leurs idées et réalisations. Elle se permet également au passage de questionner notre usage de l’adjectif «local»…

Comment ça se passe pour toi l’arrivée des fêtes concernant la conception et l’organisation de tes stocks?

Je suis très stressée, voilà! Encore plus que d’habitude je dirais, parce que c’est assez court comme période, du coup, c’est un peu plus délicat: il faut trouver assez vite ce qui va être chouette et comme en général, je suis très en dernière minute (mais ça, c’est personnel!), ça fait stresser encore plus. C’est toujours beaucoup plus difficile d’évaluer les quantités de stock et de tout faire dans le bon timing.

Mais d’un autre côté, c’est bien LA période où tout le monde est beaucoup plus enclin à envoyer des cartes, donc c’est aussi plus facile d’imaginer que les produits vont mieux se vendre. Je conçois une petite collection de Noël, en général 4 cartes différentes, et cette année, grosse nouveauté, un calendrier pour 2018. Je prévois aussi des petits trucs en «freebies» sur le site, parce que c’est Noël et que j’aime bien faire des cadeaux aussi!

Est-ce que Noël/Nouvel An est ta plus grosse période d’achalandage? De revenus?

Je suis encore un peu trop jeune pour définir exactement quelles sont mes meilleures périodes puisque cela ne fait que 6 mois que je suis vraiment à temps plein sur papermiint – et encore, temps pas si plein puisque je développe d’autres projets qui gravitent autour de la papeterie, mais pas sur papermiint exactement. Mais oui, en général, pour les cartes, il y a trois moments forts: Noël, la Saint Valentin et la fête des Mères. Nouvel An, j’ai tendance à dire que les gens n’envoient plus tellement de cartes de voeux… 

Dois-tu également approvisionner plus de points de vente permanents?

Pour le moment, les commandes vers mes points de vente restent assez stables en quantités, mais les commandes se focalisent plus sur les collections de Noël. 

https://www.instagram.com/p/BbpP1vNgXmi

Participes-tu à différents marchés de Noël avec ta ligne de papeterie? 

Cette année, oui, je participe au marché Etsy le 23 novembre, à la Gare Windsor. Etsy, c’est là que tout a commencé pour moi, comme pour beaucoup, et en général leurs marchés proposent vraiment des jolies sélections. Donc je suis très contente de le faire! Je vais être également présente au pop up des fêtes organisé par Johanie Creative, les 15, 16 et 17 décembre, parce que j’ADORE l’univers de Johanie! 

Bien que ce ne soit pas encore la tendance générale, les gens s’intéressent et achètent de plus en plus de produits locaux…

Je crois qu’effectivement, il y a une belle prise de conscience générale sur le local et sur l’artisanal. Moi-même, je fais beaucoup plus attention à cela quand j’achète, préférant de loin privilégier la qualité à la quantité. En revanche, si je fais très attention au local pour certaines choses (la nourriture, les vêtements), il y a un domaine sur lequel je craque, toutes origines confondues: la papeterie! Tant que ça reste artisanal, évidemment. 

Mais je crois qu’on est de plus en plus sensibilisé, et lors des marchés, c’est tellement gratifiant d’aller à la rencontre des créateurs, de leur poser plein de questions sur leur processus créatif, sur l’origine de leurs projets, etc. C’est vraiment la chose que j’aime le plus dans les marchés, rencontrer les clients et aller moi-même rencontrer d’autres artisans/artistes!

En fait pour moi, sous l’appellation «locale» il y a surtout cet aspect de savoir d’où vient ce qu’on achète, et d’acheter en pleine conscience de ça. Par exemple, je peux acheter des choses faites en Europe, mais dans ce cas, je m’assure que c’est bien quelque chose d’artisanal qui a été produit localement, là où je l’achète. Disons que, hors nourriture, le mot local est pour moi un peu plus vaste.

Pour en revenir aux marchés d’artisans, ils se multiplient de plus en plus, période de fêtes ou pas. Est-ce que ça change vraiment la donne pour les artisans d’avoir ces événements pop-up là?

C’est toujours chouette de pouvoir avoir un contact direct, surtout pour moi qui ne vends que via mon site web ou des points de vente qui jouent les intermédiaires. Car rien ne remplace l’échange qu’on peut avoir avec des clients «en vrai de vrai»! Voir les réactions, évaluer aussi un peu mieux quelles sont les choses qui plaisent, quelles sont les attentes, etc. Même si ce que je conçois part toujours d’une démarche personnelle (en gros, je crée les cartes que je voudrais envoyer moi), à un moment, il faut tout de même prendre le recul pour voir ce qui plait. Les marchés sont là pour ça. 

Est-ce que tu réalises beaucoup plus de ventes grâce à ta boutique en ligne et à Etsy?

Je réalise suffisamment de ventes pour me donner envie de persévérer en tout cas! Mon entreprise est encore jeune, mais disons qu’entre le site en ligne et Etsy, je suis plutôt contente!

En papeterie, est-ce que les gens ont tendance à acheter des ensembles artisanaux ou à davantage se tourner vers les grosses compagnies?

Je crois qu’il y a vraiment les deux. Une histoire de budget sans doute, mais aussi de facilité et d’accessibilité. Je fais partie de cette catégorie de personnes qui achète des cartes TOUT LE TEMPS, sans occasion précise, mais juste «au cas où»! J’ai donc toujours des cartes à envoyer quand il le faut. Mais dans certains cas, c’est vrai qu’on a besoin d’une carte là-tout-de-suite-maintenant, dans ce cas là, à moins d’habiter en face de Boucle & Papier (coucou la plus jolie boutique de papeterie du monde!), c’est souvent plus facile de se fournir chez les plus gros, que l’on trouve un peu plus partout. Évidemment, je milite activement pour que tout le monde prenne l’habitude d’acheter des cartes tout le temps, comme moi. Je te dirais si j’ai réussi à ma mission l’an prochain, ha ha!

Nous on est déjà conquis, mais, pourquoi acheter local?

Acheter local, c’est logique, tout simplement. Sans aller trop loin dans le côté «faire tourner l’économie d’un pays» et en restant à l’échelle des artisans, c’est tellement gratifiant de se dire qu’on peut aller parler avec le-la créateur-trice, de savoir que c’est «vraiment» quelqu’un qui a fabriqué ça. 

Après, pour des considérations écologiques, évidemment, c’est toujours bien d’éviter à ses créations de voyager partout. Mais j’avoue que j’ai quand même une grosse partie de ma clientèle en Europe et que j’achète, moi aussi, à des créateurs européens… Mais on devrait tous d’abord chercher des produits locaux avant d’aller chercher plus loin: le Québec regorge de chouettes artisans, il faut les (nous!) encourager!

Papermiint – papeterie  pétillante

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