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Apprendre à vivre de son art – Entrevue avec Hubert Mansion, professeur au Carrefour des Arts de la Scène et de l’Entrepreneuriat

Apprendre à vivre de son art – Entrevue avec Hubert Mansion, professeur au Carrefour des Arts de la Scène et de l’Entrepreneuriat

Programme B

Être artiste, c’est aussi être entrepreneur. Il faut savoir se vendre, développer un réseau de contacts, saisir des opportunités de contrats, connaître ses droits et responsabilités. Le Carrefour des Arts de la Scène et de l’Entrepreneuriat (CASE) offre des outils et des formations gratuites aux artistes et aux travailleurs culturels afin de les aider à devenir des entrepreneurs culturels, à vivre de leur art.

« On comble un manque. Je ne connais pas d’autres écoles qui font ça. Notre programme de formation constitue une passerelle entre les écoles où les artistes apprennent une discipline et le milieu du travail», explique le professeur au CASE, Hubert Mansion, qui a aussi été avocat spécialisé en droit des artistes et de la propriété intellectuelle.

Le programme professionnel du CASE s’adresse aux créateurs et aux futurs gestionnaires des arts qui ont déjà complété un programme scolaire, qui ont un bagage artistique, qui sont prêts à lancer leur carrière, mais qui ne savent pas comment s’y prendre. « L’idée n’est pas de transformer un pianiste en chef d’entreprise. On veut amener ce pianiste à comprendre le milieu dans lequel il évolue et à se débrouiller. », raconte M. Mansion.

Selon le professeur, le manque de formation en entrepreneuriat culturel est généralisé: « C’est un problème mondial. Ce n’est pas juste québécois. Ce n’est pas normal que l’on n’apprenne pas aux étudiants en lettres, par exemple, à négocier des contrats, à approcher des éditeurs. Les artistes doivent passer des arts au monde du marché des arts», affirme-t-il.

Dans sa formation, le Carrefour des Arts de la Scène et de l’Entrepreneuriat (CASE) propose entre autres des cours de marketing, d’identité artistique et de gestion du temps. Les étudiants apprennent aussi comment faire des demandes de subvention, à devenir autonomes financièrement, par le biais, par exemple, de contrats corporatifs.

L’Auberge espagnole

Le Carrefour des Arts de la Scène et de l’Entrepreneuriat (CASE) est un peu comme l’Auberge espagnole. Des étudiants aux origines, aux cultures, aux disciplines différentes s’y rencontrent, au grand plaisir du professeur Mansion: «C’est riche au niveau humain! On a des étudiants de différents âges et de partout dans le monde. C’est un réseau de contacts intéressant pour les étudiants, dès le départ. On sort les artistes de l’isolement, aussi. Ça réchauffe les âmes de se rencontrer, de se sentir moins seul dans sa situation. C’est très important!» M. Mansion soutient que le CASE est un établissement d’enseignement aux valeurs d’entraide fortes.

Le programme professionnel d’entrepreneuriat a été lancé par la Commission scolaire Marguerite-Bourgeoys (CSMB). Les cours sont donnés à Verdun, mais la possibilité d’offrir des formations à distance est envisagée. Les formations sont gratuites et reconnues par le Ministère de l’Éducation et de l’Enseignement supérieur. « Nous sommes allés à Sept-Îles pour faire la promotion de nos formations auprès des communautés autochtones. On espère pouvoir aider le plus d’artistes possible, de partout au Québec! », dit Hubert Mansion.

La soprano Suzie LeBlanc fait partie des artistes qui sont passés par le Carrefour des Arts de la Scène et de l’Entrepreneuriat (CASE). Une nouvelle cohorte sera accueillie en octobre prochain. Pour obtenir plus d’informations sur le programme ou pour vous inscrire, c’est par ici.

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