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Le design au service de l’humain

Le design au service de l’humain

Dans l’imaginaire commun, on pense immédiatement à l’esthétique, au style. On imagine un objet sophistiqué, fluide, chromé, tel un MacBook, par exemple. Hors, malgré l’importance du style et du traitement esthétique, le design est loin de se réduire à cela. Le bon design est d’ailleurs invisible, dit-on communément.

L’étudiant en design fraîchement diplômé de l’UQAM et de l’Université de technologie Belfort-Montbéliard en France Nicolas Gorses nous en rappelle la définition. «En anglais la définition est plus précise qu’en français et signifie «conception», explique-t-il. C’est la rencontre entre deux mondes, entre la production industrielle et les utilisateurs qui sont chez eux et qui vont utiliser des objets».

«Toi, en tant que designer tu dois faire en sorte que les personnes achètent l’outil de production, ce qui va sortir de ton usine, continue-t-il. Et ce pour de multiples raisons: parce que c’est beau, parce que c’est facile à utiliser, parce que c’est rassurant, parce que c’est pas cher». Le design se veut donc avant tout ergonomique, pratique, conçu pour le bien-être de l’humain. Son histoire remonte à la révolution industrielle et aux débuts de la production de masse. Le critère de la popularité et de l’accessibilité à tous est donc une notion fondamentale du design.

Le design se conçoit également comme un vecteur social. Le designer d’intérieur Zébulon Perron souligne dans son travail l’importance de la notion d’ergonomie sociale, qui est centrée sur le besoin fondamental de l’homme d’être avec l’autre ainsi que de le montrer en public. «Notre approche est vraiment centrée sur l’expérience de l’usager, explique-t-il. On essaye d’aménager des espaces pour créer de l’intérêt et du dynamisme entre les convives, pour favoriser le lien entre des gens qui ne se connaissent pas en intervenant avec un mobilier bien placé, par exemple», dit-il.

Le design intérieur porte d’ailleurs souvent à confusion. «C’est drôle parce qu’on confond souvent la décoration et le design intérieur, dit Zébulon Perron. Le design intérieur est un métier technique où on va s’intéresser à l’aspect du bâtiment, à des aspects techniques comme la ventilation, l’électricité, l’éclairage, mais aussi au plan d’aménagement», explique le designer. La décoration est 10% de ce qui est fait en design intérieur et souvent un décorateur est engagé à cette fin. «Dans la pratique, on produit des plans d’aménagement, des dessins détaillés du mobilier, des détails architecturaux intérieurs, des lumières, mais on s’intéresse également à la partie plus conceptuelle et décorative.» Il est intéressant que ce qu’on appelle design intérieur en Amérique du Nord est appelé architecture d’intérieur en Europe.

Nombreux sont, par ailleurs, les différents pôles du design: le design industriel, le design graphique, le design de produits, le design de l’environnement, le webdesign et le design culinaire en sont quelques unes. Les branches sont multiples, mais toutes ont la même finalité: rendre la vie de l’humain agréable et harmonieuse, qu’à cet endroit, là, tout ne soit qu’ordre et beauté, luxe, calme et volupté.

Crédit photo en-tête: Olivier Blouin. Design d’intérieur de Zébulon Perron pour le Red Bull Music Academy de Montréal, 2016

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