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Festival Distorsion: pour un psychédélisme actuel et accessible

Festival Distorsion: pour un psychédélisme actuel et accessible

Récapitulons: il y a un an, la mystérieuse Conspiration Psychédélique Montréal mettait sur pied une première édition du Festival Distorsion, consacré à la musique psychédélique. Le noyau dur était bien décidé à rendre ce type de mélodies accessibles, autant par ses prix abordables que par la diversité de sa programmation. Les 8 forces vives de la scène montréalaise derrière la conspiration lancent ce soir une deuxième édition, avec une programmation plus étoffée, un nouveau lieu plus vaste à investir (l’église Saint-Enfant-Jésus du Mile-End), des attentes plus grandes… et un budget toujours aussi famélique.

La force du réseau

Avec les contraintes vient la créativité: le peu de budget force les organisateurs à redoubler de d’inventivité pour trouver des solutions originales. «Je pense qu’on a vraiment un souci de qualité qui est là quand même. Le but, c’est pas de faire ça botché ou cheap, c’est de trouver des solutions créatives qui fonctionnent et qui ne viennent pas couper dans la qualité du résultat ou dans l’expérience [des spectateurs]», explique la cofondatrice Marilyne Lacombe, une habituée de la production d’événements musicaux de grande et petite envergure.

Du 10 au 14 mai, ce sont donc 5 soirées musicales aux ambiances distinctes, en plus d’un vernissage, un marché d’artistes et une projection de documentaire auxquels les gens sont conviés. Le tout réparti en deux lieux: l’église Saint-Enfant-Jésus du Mile-End, une première pour l’organisation, et un Esco nouvellement revampé, là même où l’idée du festival est née.

Une programmation solide et variée, véritable tour de force de la part de l’équipe: «C’est vraiment comme ça qu’on y arrive; c’est la force du réseau, et la force de la diversité des gens dans l’équipe qui font toute la différence», affirme Lacombe. «Comme événement qui ne reçoit pas une cenne, tout notre réseau de contacts ensemble fait vraiment de la magie.»

Depuis un an, le festival a su attirer l’intérêt des mélomanes montréalais, et cette deuxième édition est attendue: la prévente des billets en témoigne. «Les gens ont un sentiment d’attachement vraiment cool à ce festival-là: on reçoit beaucoup de love. Je pense que les gens savent qu’il n’y a pas de visée corporative cachée. Je pense qu’ils sentent l’authenticité du produit et de ce qu’on essaie de faire.»

À terme, l’équipe aimerait mettre en place une structure pour pouvoir rémunérer justement ceux qui travaillent à réaliser le festival. «Le but c’est pas que tout le monde soit toujours bénévole, assure Marilyne Lacombe. «Là, c’est juste cool de voir tout le monde mettre la main à la pâte, démarrer ce projet-là.» En plus de la productrice, la Conspiration Psychédélique Montréal est complétée par Maxime Hébert, Morgane De Capèle, Guillaume Robitaille, Jean-Philippe Tremblay, Nasir Hasan, Brigitte Lacoste et Philippe Larocque, auxquels s’ajoute évidemment une nuée de mains fortes.

Beaucoup plus spacieux que le Matahari Loft qui a accueilli le festival l’année dernière, leur «vieille pantoufle» tellement l’équipe y était devenue à l’aise, le sous-sol de l’église Saint-Enfant-Jésus du Mile-End a décuplé les possibilités et permis à l’équipe d’amener l’événement plus loin, autant au niveau de la scénographie que de la programmation.

Si les soirées spectacles seront bonifiées de stations «pour chiller» en marge de la scène, un peu comme un festival extérieur transposé à l’intérieur, le marché psychédélique printanier du samedi profitera aussi de l’espace plus grand. Les artisans seront plus nombreux, et les organisateurs souhaitent que l’expérience ne suscite pas de bouffées d’agoraphobie chez les visiteurs et donne envie aux gens qui le souhaitent de passer une partie de l’après-midi sur les lieux.

Simplement de par sa nouvelle position géographique (à un carré de verdure du boulevard Saint-Laurent), Distorsion espère cette année rejoindre également le public anglophone se tenant majoritairement à l’ouest de la Main, et davantage de mélomanes en général.

Pour convaincre les gens d’oser les découvertes, l’équipe a gardé l’esprit de la première édition en gardant ses prix très bas. «Je pense qu’en gardant ça accessible, les gens sont plus portés à prendre une chance que si on avait mis les shows à 30$ et la passe 100$ [Le passeport pour les 5 jours coûte 25$, et le prix des billets oscille entre 5 et 15$]. C’est vraiment abordable, et on a l’espace pour accueillir les gens aussi. Nous, ce qu’on veut, c’est vraiment qu’il y ait le plus de monde possible qui viennent voir 1, 2, et peut-être même 3 puis 4 shows.»

Pour voir le meilleur de la musique psychédélique actuelle, qu’elle soit davantage garage (mercredi), planante (jeudi), heavy (vendredi), dansante (samedi) ou expérimentale (dimanche), c’est donc à Distorsion que vous devez être cette semaine.

Distorsion 

Du 10 au 14 mai

site officiel | Facebook

Crédit photo en-tête: Camille Gladu-Drouin

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