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«Si l’artiste est sincère, il n’y a pas de raison que le public ne soit pas au rendez-vous.»

«Si l’artiste est sincère, il n’y a pas de raison que le public ne soit pas au rendez-vous.»

C’est en 2012 que Gaël Lazzaroni et Déborah Cukier ont eu envie de lancer leur propre site, question d’offrir à Paris un webzine musical digne de ce nom. «Nous avons fondé PauseMusicale.com car nous voulions monter un site d’actualités qui traite de la musique indé et des artistes émergents. Nous n’étions pas satisfaits de l’offre à ce moment-là: on trouvait que les magazines français ne jouaient plus leur rôle de défricheurs.»

Motivés, les deux acolytes se sont donnés une mission claire: «Découvrir de nouveaux talents, en parler au travers de nos actus, chroniques, interviews, sessions acoustiques… Et dans un deuxième temps, les faire jouer, sur scène, lors de nos différentes soirées, comme on a pu le faire pour de beaux artistes français ou étrangers (Isaac Delusion, Saux, POSTAAL, Roscius, Superjava…)»

À contre-courant, PauseMusicale comble un besoin que les médias traditionnels semblent avoir toutes les misères du monde à combler: «On apporte ce lien très fort avec les artistes en développement, cette volonté de découvrir de nouveaux projets, que les autres magazines n’ont que très rarement, probablement car trop énergivore, et ne garantissant pas un certain niveau de clics sur le site. On apporte aussi ce chemin initial dans la vie d’un artiste: découverte, suivi du projet, premières scènes…»

Beaucoup de talents, peu d’élus

Comme tout webzine qui se respecte, PauseMusicale.com essaie d’être très rigoureux dans ses choix éditoriaux. «Nous recevons environ 300 mails par jour. Donc environ 9000 sur un mois. Sans compter les attachés de presse qui ne se privent pas pour nous solliciter via nos différents réseaux sociaux. Difficile de donner un ratio des artistes que l’on chronique qui proviennent du canal email, mais je dirais que cela représente 10 à 15% seulement. Le reste étant de la recherche.»

Une recherche qui reste dans le domaine de la musique. «Pour être parfaitement honnête, on s’intéresse assez peu à l’environnement «blogosphère», peut-être à tort. On regarde ce qui se fait quand on voit passer des nouveautés, mais on ne s’impose pas une veille drastique. On est plus attentifs aux nouveaux formats que développent les salles de concert et/ou tourneurs, ainsi que sur les startups dans le domaine musical, notamment françaises, qui vont faire l’écosystème musical de demain

«Que l’artiste nous contacte, on pourra l’aider!»

Et la scène française, comment se porte-t-elle selon le cofondateur de PauseMusicale.com? «Bien, je pense. La culture en France est bien accompagnée, même si l’on souhaiterait que ça le soit plus encore. Mais de nombreux dispositifs permettent à de jeunes groupes de se structurer, répéter et faire leurs premières scènes de façon convenable. Ce qu’il manque aujourd’hui dans notre écosystème français, c’est une radio nationale qui se consacrerait à la découverte de nouveaux artistes. Je ne sais pas si cela serait viable économiquement parlant (il y a probablement un business model à inventer), mais cela aiderait encore un peu plus la nouvelle scène française à se mettre en avant.»

Un geste que le webzine est prêt à faire pour les artistes qui ont du talent: «Que l’artiste nous contacte, on pourra l’aider! Plus sérieusement, chaque artiste/groupe a des besoins spécifiques. Un artiste aura besoin de conseils artistiques, un autre de management, un autre d’aide dans ses démarches pros. Chaque cas est unique. Cela dit, une chose ne varie pas selon moi, c’est la sincérité du message à apporter. Si l’artiste est sincère, qu’il se présente avec simplicité, et qu’il est déterminé, il n’y a pas de raison que le public ne soit pas au rendez-vous.»

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