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« Mon but c’est de fédérer des gens, pas de les museler. » – Maxime Gauld, directeur général du Festival de l’Outaouais Émergent

« Mon but c’est de fédérer des gens, pas de les museler. » – Maxime Gauld, directeur général du Festival de l’Outaouais Émergent

Celui qui a notamment été tenancier de bar au Où…quoi! Lounge urbain et au Petit Chicago; coordonnateur à la Table jeunesse Gatineau et Table jeunesse Outaouais et gestionnaire de la valorisation commerciale chez APICA a surtout été attiré par l’aspect citoyen du FOÉ en acceptant le poste de directeur général en octobre 2015. « En toute franchise, je n’y suis pas pour la mission culturelle. C’est la mission citoyenne qui m’allume. Et ça se fait par le biais de la culture. » Il va sans dire que l’initiative a eu un succès monstre: disons que la population ne se fait pas prier pour participer en masse à chaque édition.

« Le monde a vraiment embarqué. À Gatineau, c’est le plus gros festival urbain. Quand on a développé ça, c’est vraiment passé par la communauté. Les gens ont participé, ont donné des heures. » Et ce, pour des tâches diverses, que ce soit pour traduire des documents ou aider au montage du site avant l’événement. « Tu ne verrais pas ça dans un grand festival. » Dans ce contexte très ouvert, bénévoles et employés sont invités à mettre la main à la pâte oui, mais aussi à partager leurs idées: « Mon but c’est de fédérer des gens, pas de les museler. »

« Les musiciens sont plus à l’aise avec l’idée qu’ils ne deviendront pas des vedettes. »

En tant que directeur général, Gauld s’occupe de tous les aspects administratifs. S’il avoue en riant « connaître plus la scène émergente que ce qui est à l’ADISQ », il admet aussi qu’il a une confiance aveugle en Claude Myre Bisaillon, la directrice artistique du festival. « Je ne touche pas à la programmation. Claude, qui a travaillé à Zoofest et Juste pour rire, sait vraiment ce qu’elle fait. » On ne peut qu’être d’accord. Devenu un des phares de la scène émergente, le FOÉ permet chaque année de mettre en lumière des talents prometteurs dans une ambiance des plus festives.

À force de côtoyer plusieurs artistes, Gauld en est venu à développer une vision assez intéressante merci de la scène émergente, alternative et indépendante: « J’ai l’impression que les musiciens sont plus à l’aise avec l’idée qu’ils ne deviendront pas des vedettes. Ce n’est pas parce que tu pognes à Gatineau que ça va nécessairement marcher à Montréal. Je pense que ça ne tracasse plus le monde. » Comme si la musique devenait plus un passe-temps qu’une opportunité de carrière. Réaction logique à un monde fermé par manque de place sous les projecteurs?

Le directeur du Festival de l’Outaouais Émergent, qui pense à quitter après son contrat de deux ans, pense déjà à la personne qui le remplacera à la tête du festival. « Je suis en train de former une de mes collègues. Je vais la coacher jusqu’à mon départ. » Et s’il avait un conseil à lui donner pour bien mettre les souliers de directrice générale d’un festival? « Le plus important, c’est l’assiduité et la discrétion. J’ai toujours dit qu’un bon leader doit s’entourer de gens plus compétents que lui. Le but, c’est de construire une table solide. L’équipe doit mettre des bouts dessus. Il faut faire confiance à notre monde. » Pas fou. 

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