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Le Festival des traditions du monde de Sherbrooke: inclure par la culture

Le Festival des traditions du monde de Sherbrooke: inclure par la culture

Programme b

« Avec tout ce qui se passe dans le monde actuellement, on voit vraiment qu’il n’y a presque plus de dialogue: la violence a pris la place du dialogue entre les cultures », se désole la directrice générale. Mais le soleil reprend rapidement place dans sa voix lorsqu’elle évoque son festival, notamment sa mission: « créer un véritable village du monde, et utiliser les cultures comme langue internationale, comme la langue que tout le monde peut parler. »

Car si Malika Bajjaje ne croit pas qu’un événement de 5 jours puisse se substituer au rôle de première ligne dans l’accueil des immigrants et de leur intégration, elle demeure convaincue que les expressions culturelles qui se manifestent lors de l’événement, que ce soit « la musique, la danse, le chant [ou] la gastronomie », agissent comme « un point de rencontre », « pour que la cohabitation toute l’année soit harmonieuse et que tout le monde puisse parler de culture. »

À entendre parler celle qui s’implique depuis 18 ans dans festival, Montréal n’a pas le monopole du métissage culturel. « Nous, la ville de Sherbrooke, on a deux universités, on a beaucoup d’étudiants internationaux, on a beaucoup d’immigrants économiques, on a beaucoup d’immigrants et de réfugiés. » En faisant une place au bagage culturel de chacun, la magie opère: « Ils ont une fierté qu’on voit leur culture représentée, et en même temps, ils sont émerveillés qu’on voit les autres cultures. Ça donne la place au dialogue et à la fraternisation. », résume Mme Bajjaje.

Avec les années, le festival a vu les familles de plus en plus nombreuses parmi sa clientèle, la jeunesse aussi. Ainsi, les organisateurs constatent que l’événement permet souvent la passation des traditions culturelles au sein des familles mêmes. D’autres témoignages ont afflué l’année dernière, à l’occasion du 18e anniversaire de l’événement: de jeunes adultes racontant avoir fréquenté le festival dans ses premières années, alors qu’ils étaient bambins s’amusant dans les jeux gonflables, et y assistant toujours année après année, ce qui ne manque pas de réjouir la directrice générale.

Le festival, avec ses pavillons thématiques, a trouvé la formule qui le rend unique. En plus du Palais de l’Orient et du Pub Irlandais, les festivaliers pourront cette année découvrir le Shack d’Amérique. Et c’est sans compter les grands spectacles – dont Malika Bajjaje recommande chaudement De Bruces a Mi, du « reggae mestizo », Delhi2Dublin, tissage de musique indienne et électronique avec une forte teneur en basses fréquences, Äl Jawala, aux rythmes orientaux et cuivres, et Dakhabrakha, du « ethno-chaos ukrainien ».

Depuis l’année dernière, la passe pour le festival est payante, question d’assurer une certaine stabilité financière au festival, financé en partie par le gouvernement et en partie par des partenaires privés, et afin de mieux pouvoir planifier le vingtième anniversaire, l’année prochaine. Les organisateurs tiennent toutefois à ce que l’événement demeure accessible: la passe, en pré-vente jusqu’au 7 août, coûte alors 10$. Les immigrants étant arrivés dans la dernière année ainsi que la clientèle vulnérable, grâce au concours d’organismes locaux, ont accès au site gratuitement, tout comme les 14 ans et moins.

Festival des traditions du monde de Sherbrooke

du 10 au 14 août 2016

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