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Festival Anachronik: le rockabilly par la bande

Festival Anachronik: le rockabilly par la bande

Dédié au rock and roll sous toutes ses déclinaisons, de la musique à la mode en passant par les voitures anciennes, le festival Anachronik en avait surpris plus d’un à l’annonce de sa programmation par la solidité et la cohérence de sa proposition. L’équipe souhaite que les festivaliers puissent profiter d’une expérience globale, plutôt qu’une visite rapide pour aller voir un groupe en particulier.

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L’offre est d’ailleurs unique: en plus d’une exposition de plus de 50 voitures anciennes sur la rue Saint-Denis samedi et d’un volet mode plus imposant que l’année dernière, l’équipe a travaillé d’arrache-pied toute l’année pour bâtir une offre unique côté musique. « Une de nos grandes fiertés, c’est pas une prise en particulier, mais c’est d’avoir été capable d’aller chercher une programmation qui ne ressemble pas vraiment à qui que ce soit d’autre. », confirme Frédéric Roy-Hall.

« Prendre les groupes qui sont en tournée, qui font les festivals, qui s’annoncent pour ça, c’est très facile, continue le fondateur. On part pas de ce qui est disponible, on part de ce que nous on veut. » Pour cela, l’équipe a en tête une programmation idéale, et à coup de stratégie et d’offres répétées, s’en approche tranquillement. « Notre programmation idéale, de ce qu’on a fait nos offres, il y a aucun groupe à part The Gruesomes qui se retrouve dessus depuis le départ. » Cet idéalisme leur permet se démarquer, mais ne les empêche pas de composer avec la réalité et de travailler très fort pour boucler la programmation chaque année.

« Y a eu énormément d’efforts derrière une programmation comme ça, plus que juste une idée créative: l’idée c’était de rester créatif malgré tous les nons qu’on avait. » Parce que pour donner une idée d’échelle, « juste pour le headliner, on a fait 246 offres avant que les Black Lips soient confirmés. », et environ 700 offres refusées au total pour l’ensemble de la programmation. Tout un jeu d’échec musical, où la stratégie et les revirements sont essentiels.

« En ce moment on a déjà des groupes confirmés pour 2017. Oui, c’est un travail de longue haleine, c’est 12 mois par année à temps plein, confirme Frédéric Roy-Hall. Avec la programmation qu’on crée cette année, on est capable de convaincre les autres pour l’année d’après. Donc des fois on va booker un groupe parce qu’on sait qu’il y a un musicien dans ce groupe-là qui joue dans un plus gros band qu’on aimerait avoir à cet endroit-là dans un autre contexte. »

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Certains refus ouvrent toutefois la porte à de belles opportunités. Après trois ans à refuser systématiquement les offres d’Anachronik, The Gruesomes a décidé de reprendre les instruments et a contacté le festival pour y jouer. Il s’agit d’une très grande fierté pour l’équipe, et de l’un de spectacles les plus attendus de l’histoire du festival.

Le rockabilly par la bande.

Si le festival s’affichait à ses débuts comme étant consacré au rockabilly, l’appelation a changé avec les années pour se poser sur le terme plus large de rock and roll, et a ouvert sa programmation à plus de formations. « Le rockabilly fait encore partie intégrante du festival, plus dans ses valeurs et dans son lifestyle qu’à l’intérieur même du projet. Par contre, on a autant de groupe rockabill’ et psychobill’ qu’au début, sauf que la programmation a plus de bands derrière. »

« C’est un peu ça la problématique: on a des bonnes personnes qui en jouent, on a du gros talent mais on a personne qui suit cette scène-là. Donc si on veut faire connaitre la scène rockabill’, on est obligé de mettre un Black Lips et de faire jouer à l’entrée du théâtre un band comme Bucko, de faire jouer des Matadors… » Cette décision permet d’ouvrir les oreilles du plus grand nombre à ce style qui leur est si cher.

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« Je pense que les gens vont se déplacer pour les Black Lips, mais vont découvrir sur le chemin quelque chose d’autre, vont probablement plus parler de ce qu’ils ont découvert que de l’inverse, et c’est comme ça qu’on réussit à le faire. Les gens ne sont pas portés d’eux-mêmes à découvrir, il faut leur faire faire découvrir. Ça c’est le grand défi du festival Anachronik. »

Le conseil du fondateur pour une expérience optimale: « Ne pas aller là-bas avec un groupe en particulier à aller voir. » Il faut garder en tête que si les têtes d’affiche sont programmées en partie parce qu’elles attireront un public appréciable, les petits groupes sont programmés parce qu’ils sont des coups de coeur des programmateurs: « On achète [ces groupes peu connus], pas pour vendre des billets mais parce qu’on les adore et qu’on trouve qu’ils sont excellents. Donc moins le groupe est connu, plus y a de chances qu’il soit impressionnant selon moi. »

Festival Anachronik

du 5 au 7 mai 2016 | site web | facebook

À lire sur Baron: une autre entrevue avec Frédéric Roy-Hall

« Je voulais sortir du lot. » – Frédéric Roy-Hall, fondateur du Festival Anachronik

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