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Entre le rayonnement et l’intimité du Papier (16)

Entre le rayonnement et l’intimité du Papier (16)

S’il y a bien un aspect qui fait consensus lorsqu’il est question de participer à Papier, c’est que son focus sur un seul médium, le papier qui plus est, permet à la fois à la foire de se distinguer des autres événements du genre au Canada et à ses participants de vivre une expérience plus intimiste.

Pour David Candler, propriétaire de la galerie dc3 Arts Projects à Edmonton, qui en est à sa quatrième participation, cette intimité se traduit par « de meilleures discussions à propos des médiums et des pratiques, et une porte d’entrée plus économique pour les collectionneurs », d’autant plus que l’accès à l’événement est gratuite et attire un public très varié. Pour Paul Petro, de la galerie Paul Petro Contemporary Art à Toronto, du papier découle une immédiateté et une intimité à l’image du geste de la main effleurant le papier lorsque l’artiste dessine. « Je suis impressionné par l’humilité, la démocratie et la disponibilité du papier et des crayons, de même que tout ce qui peut y être exprimé. Je crois que l’acte de dessiner vient avant celui de peindre et en la relation profonde entre l’oeil et la main. Cela remet en question la tradition des beaux-arts à privilégier la peinture au dessin, particulièrement par rapport au marché. » Et quel meilleur endroit pour en discuter qu’à la foire Papier, où il revient année après année?

Fortes du support de l’Association des galeries d’art contemporain (AGAC), les galeries canadiennes participent à la foire Papier avec un désir de visibilité, facilement comblé par le public montréalais. « Étant la seule galerie d’Edmonton et l’une des seules de l’Ouest canadien, Papier est une étape importante dans l’atteinte d’un visibilité nationale pour nos artistes, explique David Candler. Prendre part à la conversation avec nos collègues galeristes de Montréal est un bonus très apprécié. Les ventes sont incroyables, mais ne sont pas l’objectif principal de notre galerie: nous voulons d’abord faire voir nos artistes et faire rayonner leur travail dans la capitale créative la plus vivante du Canada. »

Même son de cloche chez Paul Petro, pour qui la portion éducation prime sur l’aspect vente: « Nous présentons des oeuvres au public et aux collectionneurs, nous connectons des individus et des institutions à des oeuvres qui nous sont chères. Au fur et à mesure que cela se traduit en acquisitions ou en expositions potentielles, les relations se bâtissent à travers les années. C’est ainsi que nous démontrons notre attachement et notre contribution à la culture. »

Pas la peine de préciser que les artistes présentés par les différentes galeries ont été choisis avec grand soin. « Nous réfléchissons à chacune des pièces que nous amenons et à comment celles-ci interagissent avec la scène. », confirme Paul Petro. Sa galerie de Toronto présente ainsi cette fin de semaine une sélection où les liens avec Montréal sont mis de l’avant, notamment avec l’artiste multidisciplinaire montréalais Nelson Henricks, où seront présentées de nouvelles photographies tirées de sa série Flower Painting. « C’est vraiment un chouchou de la scène artistique de Montréal, autant en tant qu’éducateur qu’artiste, et nous sommes honorés de mettre en vedette son travail cette année. » Également au menu, des dessins marquants dans l’oeuvre de l’artiste Tom Dean, qui a passé plusieurs années à Montréal. Les pièces présentées sont tirées de son reconnu Excerpts From A Description Of The Universe (1984/85) datant du début de sa carrière. La galerie présentera aussi des oeuvres sur papier de Carol Wainio, « en partie parce que le MBAM présente ses dernières peintures en ce moment, mais aussi parce que Carol entretient une histoire avec la communauté de Montréal depuis longtemps. » Aussi mise de l’avant, une oeuvre de Will Munro, bien connu de la communauté queer de Montréal et de la formation Lesbians on Ectasy, et dont le travail a déjà été présenté à La Centrale. Autre artiste qui attirera certainement les regards: Sandy Plotnikoff et ses collages holographiques en aluminium, qui font chaque année fureur (et dont Catherine Pogonat a déjà fait l’acquisition).

De son côté, la galerie dc3 Art Projects d’Edmonton présente les oeuvres de Sean Caulfield, François Morelli and Pavitra Wickramasinghe, trois artistes au langage visuel très fort et une utilisation de la couleur particulière. Alors que Caufield se sert de l’encre noire pour s’exprimer, le rose des encres et des étampes utilisées par Morelli offre un fort contraste, bien que les deux artistes se rejoignent sur le grand format. Les coupes minutieuses et étagées dans le travail de Wickramasinghe partagent la même notion d’intensité, mais se différencient au niveau des couleurs et de la taille.

« Une des choses que j’admire de la scène montréalaise est la proximité entre les institutions et la communauté: je vois davantage d’expositions d’artistes locaux dans les musées de Montréal que je n’en vois à Toronto, peut-être parce que Montréal célébre ses artistes d’une manière tout à fait particulière. », déclare Paul Petro. Papier en est l’une des démonstrations les plus spectaculaires, et se poursuit jusqu’à dimanche soir.

Pour plus d’informations, visitez le site web de la Foire Papier ou sa page facebook.

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