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« C’est une lutte de tous les jours faire connaître nos artistes. » – Véronique Fortier, directrice générale de Réseau Ontario

« C’est une lutte de tous les jours faire connaître nos artistes. » – Véronique Fortier, directrice générale de Réseau Ontario

La bonne musique franco-canadienne ne vient pas que du Québec, on le sait. Pas bien loin, en Ontario, les artistes de talent pullulent et Réseau Ontario, réseau de diffusion des arts de la scène de l’Ontario français, s’est donné le mandat de les faire rayonner. Celle qui a étudié en littérature et en journalisme a aussi touché à la politique et à l’édition, avec une passion claire pour la langue française et les arts. Depuis novembre 2014, elle vit de ses premières amours en tant que directrice générale de Réseau Ontario. Entrevue.

L’événement qui résume le mieux les activités de Réseau Ontario? Contact Ontarois, un rendez-vous annuel qui en était à sa 35 édition, du 13 au 16 janvier derniers. L’idée? Mettre de l’avant des artistes au grand potentiel, et aussi d’autres qui ont déjà fait leurs marques. Et ce n’est pas que la musique qui y est présentée: le public peut également y découvrir des artistes du domaine du cirque, du théâtre, etc. « Le point culminant de nos activités se passe au Contact Ontarois. Ça ressemble d’ailleurs beaucoup à la Bourse Rideau. »

Selon Fortier, le Contact Ontarois est un tremplin indispensable pour beaucoup d’artistes. « C’est une belle occasion. Sur les 160 candidatures, 109 étaient d’ailleurs en musique. On a retenu 28 musiciens. On fait place à l’émergence: c’est important de s’ouvrir à d’autres styles. Je trouverais bien triste que les diffuseurs soient toujours exposés aux mêmes artistes. » En tant que grande consommatrice de musique, elle avoue qu’il n’y a pas de ligne directrice dans la sélection: « Il n’y a jamais une orientation particulière. Je voulais de la variété, et j’ai même pris des risques avec certaines vitrines! »

Artistes? Présents! Public? …

Si la directrice générale de Réseau Ontario trouve que la scène culturelle est d’une belle richesse, elle souligne toutefois que les spectateurs ne sont pas toujours au rendez-vous. « On travaille beaucoup le public. Il faut parfois y aller avec des valeurs sûres. Comme Wilfred LeBouthillier par exemple. » Travailler le public, qu’est-ce que ça veut dire plus concrètement? « On fait beaucoup d’ateliers, on incite les gens à faire des découvertes, à s’initier à des arts avec lesquels ils ne sont pas nécessairement à l’aise. Ça fonctionne bien! J’essaie aussi d’aller chercher des subventions, de la visibilité ailleurs. »

Est-ce une réalité propre à l’Ontario? Selon Véronique Fortier, pas nécessairement. Même si clairement, le contexte est tout à fait différent au Québec. « Le Québec peut s’auto-suffire. En étant en situation très minoritaire en Ontario, c’est une lutte de tous les jours faire connaître nos artistes. Heureusement, les échanges avec le Québec sont vraiment excellents. » Et les artistes d’Ontario, plein de talent. « Il faut être unique, innover. L’offre est tellement grande. C’est primordial d’avoir son propre son. »

Crédit photo principale: Étienne Ranger

Réseau Ontario

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