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S’allonger sur le divan avec Philémon Cimon

S’allonger sur le divan avec Philémon Cimon

« J’aime vraiment le concept de faire rebondir les oeuvres », affirme Philémon Cimon juste avant l’événement de mardi soir, un double lancement-psychanalyse fourre-tout qui prenait place mardi au Quai des Brumes. La portion lancement comprend un EP de 4 pièces, Psychanalysez-vous avec Philémon Cimon, et un projet photo qui fait revivre 5 pièces de l’album Les femmes comme des montagnes. La psychanalyse? Voyez-la comme une performance liant le tout.

L’idée de la thérapie est venue au chanteur pendant le mixage de son album avec Philippe Brault. « Ce qui était drôle, c’était le contraste entre le fun qu’on avait, nous, à mixer ça, et le propos des tounes en général et mon émotion: je suis tout le temps là, en train d’à moitié pleurer pis de dire que tout va mal. », raconte-t-il avec dérision. « C’est pas parce que tu chantes des tounes tristes que t’es nécessairement quelqu’un qui est toujours en train de pleurer sur le coin de ton lit avec ta guitare sèche. Y a toujours d’autres choses qui se passent dans une vie. » D’où l’idée de sortir du pathos et de montrer l’autre côté de la médaille. « On a décidé d’aller dans cette direction-là, au fond: de ramener l’ironie si on veut, le sarcasme dans tout ça. »

Qui dit ironie ne signifie pas pour autant manque de sérieux: Philémon Bergeron-Langlois s’intéresse de près à la psychanalyse, allant même jusqu’à suivre des formations 4 fois par année avec le GIFRIC à Québec, qui lui ouvre des horizons, l’inspire et le fait composer différemment. Il s’était préparé quelques questions pour la séance de psychanalyse en série, qui durait une chanson, « comme chez les danseuses » a-t-il expliqué aux gens présents. « Je trouve ça un peu drôle parce que je blasphème la psychanalyse ce soir, mais bon, je pense que tout le monde comprend que c’est une joke. » Il a affirmé à la blague qu’il allait peut-être poursuivre sa carrière en devenant psychanalyste à domicile, des séances courtes facturées à 1,29$ comme ses chansons sur iTunes. N’hésitez pas à lui demander.

En ce qui concerne le projet photo, ce sont 5 photographes montréalais qui ont choisi une chanson du dernier album pour l’interpréter visuellement. Sarah Marcotte-Boislard a choisi La musique, Maude Chauvin Sur la ville (que l’on voit ci-haut), Cindy Boyce (oui oui, la soeur de celle qui écrit ces lignes), Je t’ai jeté un sort, Caroline Désilets s’est inspirée de Vieille blonde, et Jerry Pigeon de Maudit. « Je suis toujours surpris que les artistes soient motivés à le faire, mais en même temps, quand ils disent oui, je suis content, ça me touche. » Les projets seront dévoilés peu à peu sur le site officiel du chanteur.

Pour le EP qui vient d’être lancé, les 4 chansons qui y figurent ont été enregistrées à Cuba du même souffle que Les femmes comme des montagnes. Pour chacun de ses précédents albums, Philémon Cimon a toujours enregistré 15 chansons, un filet de sécurité à ces sessions d’enregistrement qui se déroulent toujours très rapidement. « Là, la différence, c’est qu’elles étaient toutes bonnes. » explique-t-il. « Je trouvais qu’il y avait des redites, que c’était comme une autre histoire. » Les quatre pièces avaient écartées pour préserver la cohérence du disque. Il se dit heureux que les Verre Cassé, La passion, Le lendemain une berceuse et D’ici à Venise sonnent bien ensemble. « C’est un hasard », conclut-il, qui fait bien les choses.

Philémon Cimon s’est donc mis à l’écriture de nouvelles pièces, processus que la sortie du présent EP facilite. « On dirait qu’il faut que t’évacue ce qu’il y avait pour créer du neuf pour vrai. » affirme-t-il. « Je trouve ça très sain de pas avoir de constipation créative. »

Pour suivre le projet chanson-photo:
site officiel | facebook | instagram | twitter

Pour en savoir plus sur Les femmes comme des montagnes, lisez notre entrevue, Philémon Cimon: poussé par le vent de l’idéal, ici.

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