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Restaurant Agrikol: la perle de Montréal est maintenant ouverte

Restaurant Agrikol: la perle de Montréal est maintenant ouverte

C’est vendredi, alors que Régine Chassagne et Win Butler faisaient la fête à la SAT pour leur événement bénéfice Kanaval Kanpe, que leur tout nouveau restaurant haïtien Agrikol ouvrait ses portes dans la plus grande discrétion. Qu’à cela ne tienne, nous sommes allées (deux fois plutôt qu’une) et on vous rapporte des photos.

L’annonce de sa venue avait fait grand bruit cet été: il faut dire que tout ce que touche Arcade Fire revêt une aura spéciale (lire beaucoup d’attention et d’attentes). Le projet tombait sous le sens: Chassagne, de par ses origines haïtiennes et son implication avec l’association KANPE qu’elle a fondée, avait envie d’ouvrir un restaurant à Montréal. Le couple de musiciens s’est associé à un autre couple, propriétaire du Rhum Corner à Toronto, restaurant reconnu autant pour sa cuisine haïtienne délicieuse que pour son ambiance festive: Jen Agg et Roland Jean.

Dès qu’on met les pieds dans l’établissement à la discrète façade blanche sur Amherst, l’impression d’être transporté dans un oasis de douceur et de chaleur nous traverse.

Les murs colorés, ornés de motifs au style naïf ici, d’un revêtement de tôle là, de mots de poètes et auteurs de la perle des Antilles un peu partout et l’imposante murale peinte par le proprio Roland Jean lui-même, aussi artiste: les références sont évocatrices sans toutefois surcharger l’espace. Et c’est sans compter la mezzanine, cachette intime ou poste d’observation quand l’ambiance se réchauffe plus bas, au fur et à mesure que le rhum coule et que la soirée s’étire. Même les toilettes valent le coup d’oeil.

Ceux qui ont déjà visité le Rhum Corner à Toronto s’y retrouveront au niveau de la nourriture: le menu est assez similaire et c’est une bonne chose. On retrouve le fameux griot, le riz collé aux haricots, le poulet aux noix de cajou dont on ne dit que du bien, la chèvre cuite à feu très doux, le poisson entier, la queue de boeuf ou les côtes levées (sur la photo ci-haut), sans oublier les plantains frits, un peu partout pour notre plus grand plaisir. La carte est bilingue, mais oubliez l’anglais: français et créole s’il vous plait!

Au niveau des boissons, la carte fait évidemment la part belle aux rhums: pour l’instant, le restaurant en compte une quarantaine, dont l’iconique Barbancourt. Composée avec soin par David Greig (sur la photo), qui a travaillé au Black Hoof et au Cocktail bar (les deux autres établissements torontois de Jen Agg et Roland), la carte comprend une section classique et une section plus créative.

Dark and stormy, Ponch Olofson (dont le nom réfère à l’hôtel Olofson de Port-au-Prince), Rhum Sazerac (qui comprend du Peychaud’s, bitter provenant de la Nouvelle-Orléans mais dont l’inventeur était Haïtien), ou encore Suburban (demande spéciale de Win Butler, d’où le nom en clin d’oeil à Arcade Fire): ainsi va la section « koktel » anciens. « Koktel » nouveaux, créations de Greig, amènent le rhum dans des chemins peu empruntés, que ce soit en le mariant à l’anis, à la menthe ou au lait de coco. Ses plus grandes fiertés sont le Anisèt et le Zanana, tenez-vous-le pour dit.

La joyeuse formule des cocktails à assembler soi-même, en commandant la bouteille de rhum (au quart, à la demi ou entière), accompagnée de coca ou de sirop de canne, a aussi été reprise du Rhum Corner pour notre plus grand plaisir.

Agrikol deviendra aussi un café la porte d’à côté, bien qu’aucune date d’ouverture n’ait encore été prononcée. La terrasse arrière du restaurant, pour laquelle l’équipe a mis beaucoup de soins et d’énergie administrative, s’annonce pleine de promesses. Jen Agg, qui ne s’arrête décidément jamais, retourne à Toronto plancher sur l’ouverture d’un quatrième restaurant, qu’elle espère ouvrir en mai.

Agrikol est pour l’instant ouvert de 18h à 3h, du jeudi au lundi. La cuisine ferme à minuit et le permis de bar permet de prolonger la soirée de belle façon. L’ambiance musicale, joyeuse et douce en début de soirée, prend de plus en plus de place la fin de semaine alors que les clients repus se massent autour du bar pour discuter et danser. Lors de notre passage, un percussionniste invité accompagnait la trame sonore. Alors que l’établissement n’a pas encore une semaine, le potentiel festif de l’endroit était palpable. À suivre et à vivre.

Agrikol
1844 Amherst
instagram.com/agrikol_mtl/

Crédit pour toutes les photos: Cindy Boyce

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