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L’histoire de bureau de Julie Delporte, bédéiste

L’histoire de bureau de Julie Delporte, bédéiste

Qui êtes-vous et quel est votre parcours?
Je m’appelle Julie Delporte, je suis une auteure de bande dessinée (Journal aux éditions de L’Agrume, Je vois des antennes partout aux éditions Pow Pow) et de livres pour enfants (Je suis un raton laveur, publié à La Courte Échelle). Ce sont des projets personnels dont je réalise à la fois le texte et les dessins.

J’ai toujours voulu écrire, mais je n’ai jamais pensé à dessiner avant l’âge de 25 ans. J’ai fait des études en journalisme, métier que j’ai exercé plusieurs années, puis des études en cinéma pendant lesquelles j’ai écrit un essai: La bédé-réalité, la bande dessinée autobiographique à l’heure des technologies numériques, publié chez Colosse. Je suis autodidacte, donc, en ce qui concerne la pratique du dessin. Mais j’ai tourné longtemps autour, en écrivant et en animant une émission de radio sur la bande dessinée pendant plusieurs années et en organisant un festival de création, les 48 heures de la bande dessinée de Montréal.

Votre emploi actuel:
Auteure/illustratrice. Et puis libraire, pour compléter le loyer.

Dans quelle ville:
Montréal, depuis 10 ans.

Un mot pour définir quel type de travailleuse vous êtes:
Dans mon travail artistique, je suis assez impulsive et instinctive: je peux passer des périodes sans écrire, puis devenir un monstre qui ne fait plus que cela. C’est un peu une dynamique bipolaire appliquée à la création. Sinon, je me trouve plutôt sérieuse.

À quoi ressemble votre espace de bureau?
Dès que je commence à travailler, c’est tempête: des crayons partout, des piles de dessins, des papiers découpés au sol, et des livres ouverts à des pages inspirantes sur des chaises autour. Je colonise le sol, aussi, comme si j’étais une plante envahissante. Dans des périodes moins créatives, tout revient à sa place.

Quels outils sont essentiels à vos vies (app, logiciel)?
Des crayons, éventuellement une table lumineuse, un scanner de très bonne qualité pour les couleurs, Photoshop et parfois InDesign. Avec tout ça, je suis capable de faire un livre. Pour la vie en général, il me faut un appareil pour rejoindre mes amis, mais si cet appareil pouvait rester longtemps le moins intelligent possible, cela m’arrangerait bien.

Qu’écoutez-vous comme musique en travaillant?
Quand je dessine, j’écoute surtout des podcasts documentaires. Écouter la vie des gens, c’est ce que je préfère. Dans les phases d’écriture, quand je dois me concentrer davantage, j’écoute des musiques qui me mettent dans des états émotionnels forts. Je peux les écouter en boucle, par phases. J’aime beaucoup Colleen (une musicienne française) ou Joanna Newsom, mais aussi beaucoup beaucoup d’autres choses.

Avez-vous une façon d’organiser vos journées pour optimiser votre travail?
Avoir un atelier à l’extérieur de chez moi me ruine, mais jusqu’ici cela m’a permis de ne pas passer mes journées dans mon lit. Pour le reste, je ne suis pas très forte en optimisation. Souvent, je commence à travailler seulement vers 17 et 18h, et si je peux annuler mes plans de soirées, c’est parti jusqu’aux petites heures du matin. Je me sens donc souvent décalée, surtout en hiver…

Quels trucs donneriez-vous pour améliorer la productivité?
Productivité! Dans le contexte actuel, je pense plutôt que beaucoup d’humains devraient être moins productifs, en général, sous peine de finir malades ou fous. Et les artistes, je commence seulement à l’accepter, ont besoin de beaucoup d’errance et de vide. Accepter cette errance comme une partie du travail, c’est mon truc! Et sinon, récemment, comme j’étais bloquée, j’ai impliqué des collègues ou des amis dans des projets de création, et ça marche assez bien. Tout comme travailler avec des éditeurs ou des clients qui donnent des délais clairs et raisonnables. Si quelqu’un attend mon travail, je suis toujours à l’heure.

Vous êtes meilleure que vos collègues de travail pour:
Ne pas suivre les codes traditionnels de ma discipline? J’ai souvent l’impression que la bande dessinée ressemble trop à de la bande dessinée.

Quel est le meilleur conseil que l’on vous ait donné?
Écrire sans penser au lecteur. C’est Jean-Christophe Menu, un auteur et éditeur de bande dessinée, qui a noté cela quelque part.

Quel est votre meilleur truc pour sauver du temps?
Ne pas répondre à tous ses messages immédiatement.

Quelle est votre routine de fin et de début de journée?
Je commence presque toujours ma journée par un café à l’extérieur de chez moi, c’est mon temps de lecture. Et je fais souvent des listes de choses à faire, au début et à la fin des journées. Ça m’aide à ramasser mes esprits.

Mis à part votre ordinateur et votre téléphone, de quel gadget ne pouvez-vous pas vous passer?
Je n’en vois pas d’autres, c’est déjà beaucoup trop.

Crédit photo en-tête: Jérôme Poloczek
Crédit photo bureau: Julie Delporte

juliedelporte.com
juliedelporte.tumblr.com
Je vois des antennes partout aux éditions Pow Pow

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