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« La scène indépendante de Québec tente de trouver son identité. » – Jean-Etienne Colin-Marcoux, cofondateur du Pantoum

« La scène indépendante de Québec tente de trouver son identité. » – Jean-Etienne Colin-Marcoux, cofondateur du Pantoum

Le Pantoum, c’est un peu l’équivalent du paradis des mélomanes à Québec depuis son ouverture en juillet 2012: doté du potentiel des grands, mais aussi du charme des petits. Salle de spectacle, studio d’enregistrement, local de répétition, le Pantoum a « tout ce dont les musiciens et les amateurs de musique ont besoin pour développer leur projet et assouvir leur besoin de bonne musique! », selon les propres mots de ses créateurs. Entrevue avec un des fondateurs de cet endroit inspirant, Jean-Etienne Colin-Marcoux.

Enthousiaste au téléphone, celui qui répond au titre de directeur technique avoue qu’il est plutôt directeur général dans les faits. « On prend les décisions en groupe, mais je suis en charge de beaucoup de dossiers! » S’il se retrouve à la barre aujourd’hui, Colin-Marcoux explique toutefois que l’idée du Pantoum est celle de Jean-Michel Letendre-Veilleux. « C’est un ami d’enfance. En ce moment, il se concentre davantage sur ses études. » Parce que mine de rien, ce projet demande beaucoup de temps et d’investissement personnel: « En fait, un des autres fondateurs et moi, on habite au Pantoum. C’est plus simple pour gérer les spectacles, les nombreux rendez-vous… »

Le Pantoum, ça prend quelle forme exactement? « C’est un grand loft résidentiel. On l’a adapté à nos besoins. Au début, nous n’avions qu’un étage. Au fil du temps, les locataires du haut sont partis. On a vite loué cet étage supplémentaire. Et c’est super: le propriétaire nous a proposé de retaper le sous-sol. Alors voilà, on a beaucoup plus d’espace et on n’a pas peur de faire du bruit! »

« Le Pantoum, ce n’est pas un bar-spectacle. »

En tout, le Pantoum présente une vingtaine de spectacles par année. « Au début, l’accueil a été un peu froid. Je crois que dans la situation actuelle à Québec – où ce n’est pas toujours facile de faire sortir les spectateurs-, certains avaient peur que le Pantoum divise le public. Il y a une belle effervescence musicale à Québec, mais la population ne suit pas toujours… » Et pourtant, le but est pourtant le contraire: « Le Pantoum, ce n’est pas un bar-spectacle. On veut plutôt compléter l’offre des autres salles de spectacle de la ville. Si un soir il y a une soirée folk au Cercle, eh bien nous on pourrait y aller avec une soirée électro… On veut tenter de s’implanter dans de nouveaux milieux par le biais de nouveaux artistes, de nouvelles avenues. Notre but, ce n’est vraiment pas de faire compétition. »

Même que l’attention modeste des médias envers l’organisation plaît beaucoup à ses fondateurs. « Ça fait vraiment notre affaire. Le Pantoum, c’est une différente ambiance. C’est plus intime, presque familial. Comme un party entre amis où tu apportes ta propre bière… avec un artiste qui donne un show en avant. Certains journalistes suivent de très près ce qui se passe au Pantoum. Les médias plus communs sont très peu présents, et c’est parfait comme ça! On veut rester indépendant, underground. »

« Suivez vos intuitions les plus folles et loufoques! »

Quand on lui demande ce qu’il pense de la scène indépendante de Québec, Jean-Etienne s’esclaffe. « Hum, c’est une question qui mériterait une thèse de doctorat! Je pense qu’en ce moment, il y a un grand désir de percer. Je remarque que certains artistes ont décidé de rester à Québec et de se tenir les coudes serrés. Je ne pense pas qu’il y ait une volonté de faire compétition à la scène de Montréal. Je pense que la scène indépendante de Québec tente de trouver son identité. »

À la vue de ce phénomène, aurait-il un conseil pour les artistes plein d’espoir de Québec? « Wow… Tout simplement foncer. Suivez vos intuitions les plus folles et loufoques! Faites parler le plus possible. N’attendez pas que le téléphone sonne! »

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