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« Il faut trouver des moyens originaux de faire parler de soi… » – Sébastien Martin, directeur général du café culturel de la Chasse-Galerie

« Il faut trouver des moyens originaux de faire parler de soi… » – Sébastien Martin, directeur général du café culturel de la Chasse-Galerie

Gens de Lavaltrie (et des environs): lumière sur l’une des institutions de votre région, le café culturel de la Chasse-Galerie! Cette salle de spectacles, qui existe depuis maintenant une dizaine d’années, a présenté des tonnes d’artistes de la relève ou plus établis. Entretien avec le directeur général, Sébastien Martin.

C’est au lendemain de quelques détours (et d’une brosse en l’honneur de la troisième édition de son festival punk-métal) que Martin a eu l’idée de la Chasse-Galerie: « En seulement 2 ans, le petit festival très minimaliste a pris de l’importance et a réuni plusieurs bands bien en vue au Québec et même à l’international! Le soir après la 3e édition, on a pris une solide brosse et on a imaginé la Chasse-Galerie. Le lendemain, l’idée semblait toujours bonne. Un an plus tard la bonne idée se développait. 10 ans plus tard, on peut affirmer que c’était vraiment une pas pire idée! »

Après une décennie d’existence, la mission du café culturel est toujours aussi claire: « On veut permettre à des artistes professionnels de la relève d’avoir une scène de plus pour rejoindre leur public. Mais aussi, on veut offrir aux artistes amateurs et semi-professionnels de la région des installations de qualité pour venir tripper et jouer devant leur monde. Ça nous permet d’offrir des activités culturelles accessibles et variées à tous nos concitoyens et d’être une coopérative culturelle à l’écoute des besoins du milieu et impliquée activement dans la région. »

La course à la Chasse-Galerie

On le devine déjà: les artistes qui ont envie de jouer à la Chasse-Galerie sont (très) nombreux. Comment gérer cette vague d’intérêt? « Ouf… Évidemment, il y a toutes les offres de spectacles qui proviennent des agences de spectacles. Étant une petite salle, nous ne pouvons accueillir tous les artistes. Notre chance, c’est de recevoir parfois des rodages de spectacle nous permettant d’aligner certains artistes qu’on ne voit que très rarement dans d’aussi petits lieux. La majorité de la programmation est pensée de cette façon. On prend par contre aussi une vingtaine d’artistes de la région de Lanaudière. Par rapport aux demandes provenant de partout (petites agences, artistes directement, personnes louches du Botswana), on doit en recevoir près de 1 000 annuellement. Ceux qui utilisent mon Facebook personnel sont automatiquement ignorés! Ceux qui téléphonent trop souvent sont tranquillement détestés. On a 3 ou 4 coups de cœur par année que nous sommes très contents de voir où ils sont rendus aujourd’hui! »

Qu’est-ce qui fait que Martin ait envie de présenter un artiste plutôt qu’un autre? « Plusieurs raisons! Parfois, c’est vraiment des goûts très personnels: des idoles de jeunesse, des belles découvertes faites ici et là, des vers d’oreille qui ne te lâchent plus… Parfois, c’est le vent de la rumeur: tu entends le nom d’un artiste pour la première fois, puis soudainement, tu ne peux plus passer une journée sans ignorer son existence sur Facebook, dans la playlist d’un collègue, à la radio… Et d’autres fois, soyons honnête: c’est simplement la certitude qu’on va vendre un méchant paquet de tickets! Même si certitude n’est jamais une certitude… »

« Il y en a pour tout le monde. »

Au fil du temps, le café culturel de la Chasse-Galerie a eu le temps de se créer une belle réputation, autant dans la région qu’autour. La salle de spectacles n’a jamais eu à se battre pour avoir son lot d’attention médiatique: « Les médias régionaux sont vraiment très cool avec nous. On a une belle réception et une belle couverture. » Malgré ce bel intérêt des médias traditionnels, le directeur général a conscience du positif dans la montée des blogues et webzines: « Les gens utilisent différentes sources d’informations. Les médias sociaux ont vraiment modifié notre façon de nous informer et de partager nos intérêts. L’impact du contenu sur le web est vraiment important pour nous, qui ne disposons pas d’un budget très impressionnant pour la promotion de nos 150 événements annuels. Une petite vidéo d’une minute – filmée avec un iPhone – qui devient virale (à notre échelle géographique évidemment) peut avoir un impact inimaginable. »

À travers la tonne d’artistes indépendants qui tentent de percer, comment Sébastien Martin perçoit-il l’industrie musicale? « Beaucoup d’excellent matériel, beaucoup de matériel moins intéressant… C’est triste à dire, mais les deux ont presque les mêmes chances de réussir à percer. On doit dire qu’il y a une belle démocratisation de la diffusion avec le web et les médias plus accessibles. Mais le marché du disque est complètement effondré et les salles sont vides. Il y a tellement de propositions artistiques que plein de bons trucs ne réussissent pas à s’imposer! »

Comment tailler sa place, alors? « Have fun! C’est ce qui compte dans le fond! Ça ne veut pas dire d’être sans ambition et d’être nonchalant dans la gestion du développement commercial et artistique de sa proposition. Il faut trouver des moyens originaux de faire parler de soi… Produisez du contenu original, sans frais, qui permettra au diffuseur qui vous engage de faire parler de son événement. Mettez-vous en valeur! »

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