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« Je crois que le format physique est là pour rester. » – Pierre Markotanyos, propriétaire d’Aux 33 Tours

« Je crois que le format physique est là pour rester. » – Pierre Markotanyos, propriétaire d’Aux 33 Tours

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Êtes-vous déjà allé faire un tour Aux 33 Tours? Chez ce disquaire indépendant qui a pignon sur la rue Mont-Royal se trouve le paradis – carrément – des adeptes de musique. Mais surtout des fans de vinyles, comme son nom le laisse deviner. Ouvert depuis le 1er avril 2007, le magasin fondé par Pierre Markotanyos offre des vinyles neufs et usagés, autant des 33 que des 45 tours, mais aussi des CDs de toutes sortes.

Comment défendre l’ouverture d’une boutique spécialisée dans les vinyles en 2007, en plein tournant numérique? Pierre Markotanyos, qui a des études en administration en poche, répond spontanément: « J’ai toujours eu une passion pour la musique. J’écoute encore les vieux vinyles que mon père m’a donné! (Rires) En plus d’apprécier la musique, c’est l’amour de l’objet qui prime. Le plaisir du son. Je crois que le format physique est là pour rester pour un certain nombre de personnes. » Et il faut le dire: cet intérêt répandu pour cette technologie vintage a créé un renouveau notable dans les ventes depuis quelques années.

Le vinyle indépendant: la distribution nouveau genre?

En plus de favoriser la passion pour l’objet, la vente de vinyle permet de s’adapter à l’industrie musicale actuelle selon Markotanyos. « Aujourd’hui, il ne faut plus nécessairement être affilié à un label pour lancer du matériel. C’est beaucoup plus simple de commencer à travailler à son rythme. J’ai moi-même été musicien dans les années 80-90 et vraiment, c’est le jour et la nuit. N’importe qui peut venir porter son album à la boutique en espérant vendre ses copies. »

En moyenne, le disquaire indépendant reçoit plus de 200 albums d’artistes indépendants par année. « On les accepte d’emblée. Quand les copies ne se vendent pas, les musiciens n’ont qu’à venir les reprendre. Sincèrement, c’est plutôt rare. » Et la clientèle, répond-elle présente? « Absolument! Déjà, il y a un beau roulement où on est situé. Le problème n’est pas d’aller chercher une clientèle. C’est plutôt d’être présent pour les demandes de ceux qui nous visitent. »

« C’est très ardu d’arriver à vivre de sa musique. »

De son poste de disquaire Aux 33 Tours, Markotanyos a une vue privilégiée sur un milieu toujours en mouvement. Selon lui, comment se porte la scène indépendante? « Disons que, sans surprise, le côté financier n’est toujours pas au beau fixe. Même s’il y a une ambiance spéciale à Montréal, une espèce d’effervescence créative, c’est très ardu d’arriver à vivre de sa musique. Quand on voit que même les grandes compagnies ont des difficultés… Surtout, c’est dur d’arriver à offrir un produit de qualité sans financement. »

Un conseil pour les artistes indépendants qui tentent de faire connaître leur musique? Le fondateur de la boutique Aux 33 Tours encourage les musiciens à embrasser la vague DIY et le don de la musique. Au début, du moins. « Dépenser 4000-5000$ pour un album au début d’une carrière musicale, c’est hasardeux. En enregistrant soi-même et en permettant l’accès gratuit à son travail, ça ouvre la porte à un bassin de fans plus important. »

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