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« Il faut sortir de sa bulle! » – Justine Grenier, responsable des communications et de la programmation au Festival Artefact

« Il faut sortir de sa bulle! » – Justine Grenier, responsable des communications et de la programmation au Festival Artefact

»Archives de la chronique Dans les coulisses de la musique

Avez-vous déjà eu la chance d’assister au Festival Artefact, qui se tient tous les étés à Salaberry-de-Valleyfield? Fans de musique émergente, alternative, bref qui sort de l’ordinaire, tenez-vous le pour dit: cet événement, qui se tiendra cette année du 19 au 21 juin, offre une programmation très éclairée. C’est en 2011 que le festival a vu le jour, suite au flash de Marc-Olivier Thibault et Francis Paquette. Au fil du temps (d’idées et de propositions), Justine Grenier s’est greffée à l’équipe en tant que responsable des communications et de la programmation.

En deux éditions seulement, ces bénévoles ont réussi à monter un festival d’envergure dans une région qui en avait bien besoin selon Justine : « Nous sommes tous du coin. On trouvait, après être allés voir du pays un peu, qu’il n’y avait pas de proposition de ce genre dans notre ville. » D’où la création d’Artefact, un organisme à but non lucratif dont la mission est très claire : « Le but, c’est de démocratiser la musique émergente à l’extérieur de Montréal. » Et il n’y a pas à dire, l’appel a été entendu. Cette année, c’est plus de 140 groupes qui ont tenté leur chance dans l’espoir de faire partie de la programmation de la 3ème édition du festival. Une quinzaine d’artistes ont été sélectionnés, dont Carl-Éric Hudon, Choses Sauvages, Amantani, etc. Styles différents oui, mais un point commun : le talent.

« On aimerait que l’engouement soit plus général. »
Si les musiciens répondent en masse à l’appel Artefact, ça ne va pas nécessairement de soi par rapport au public. « On a droit à un super accueil de la ville et du milieu artistique, c’est vrai. Mais on aimerait que l’engouement soit plus général. Mine de rien, c’est énormément d’énergie et de temps investi bénévolement. On ne veut pas faire pitié, on veut des résultats! » avoue Justine en riant. Apanage des premières éditions d’un festival? Peut-être bien. « Cette année, on voit ça comme NOTRE année. On veut plus d’affluence. Ça passe ou ça casse… »

Justine a-t-elle l’impression d’avoir un support suffisant des médias? « Je crois que ça se passe très bien! Vraiment, il y a une belle ouverture. Je ne dis pas qu’on aura un cahier demain dans La Presse, mais c’est positif. » Les journaux traditionnels sont-ils moins ouverts que les médias alternatifs? « C’est certain que ce n’est pas le même accueil. On est en compétition avec plusieurs événements, festivals. Les médias de masse ne peuvent pas nécessairement nous accorder beaucoup d’attention. Les blogues et webzines sont plus disponibles. Et les médias locaux aussi. Ils sont vraiment all in! »

« Il n’y a pas de mal à essayer de comprendre la bête de l’intérieur. »
En tant que responsable de la programmation, Justine voit passer énormément d’artistes indépendants. Passionnée de musique, elle se tient beaucoup au courant. Ce qu’elle remarque particulièrement des gens dans cette situation? « Si l’artiste n’a aucun intérêt pour la business, c’est vraiment plus difficile. Aussi, ce n’est pas évident de réaliser que les succès d’estime ne paieront pas nécessairement le loyer. C’est bien beau de jouer dans des petits bars devant huit personnes, c’est très noble, mais je crois qu’il faut sortir de sa bulle. Trouver des solutions, des moyens pour contrer cette situation. »

Elle souligne qu’un cas comme celui de Louis-Jean Cormier, qui est devenu coach à l’hyper-populaire (et trop souvent principale référence musicale des téléspectateurs) émission La Voix peut être une situation inspirante pour certains artistes : « Beaucoup ont critiqué son choix. De mon côté, j’étais plus heureuse d’avoir pu entendre des chansons de Galaxie ou autres à la télévision. D’après moi, il n’y a pas de mal à essayer de comprendre la bête de l’intérieur. »

www.festivalartefact.com

Photo: François Laplante Delagrave

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