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Hip-hop aux Francos – Une longue histoire qui s’écrit encore

Hip-hop aux Francos – Une longue histoire qui s’écrit encore

Les mots des artistes hip-hop couleront à flot pour la 26e édition des Francofolies qui s’ouvre le jeudi 12 juin. Les Koriass, Dead Obies, Manu Militari, Sans Pression et autres Kery James qui défileront devant le public avide de leur flow se sont taillés une place de choix dans la programmation. Retour sur l’histoire de cette collaboration de longue date entre le festival et le genre musical.

« On a décidé il y a plusieurs années que le hip-hop, c’était important, donc on essaie du mieux qu’on peut de suivre cette scène-là, déclare d’emblée Laurent Saulnier, vice-président à la programmation des Francofolies. On essaie d’être à la fois représentatif pour le grand public et représentatif pour le milieu. » Les programmateurs semblent exceller à ce jeu d’équilibriste, qui satisfait à la fois les acteurs du milieu hip-hop et les festivaliers. « C’est un festival qui a été dans les premiers à diffuser du hip-hop assez largement », témoigne Steve Jolin, de la maison de disque 7ieme ciel, également connu sous son nom de rappeur, Anodajay. Carlos Munoz, l’homme derrière le site web HHQc (Hip-hop Québec) et l’étiquette de disques Silence d’or, abonde dans le même sens: « Il y a toujours eu ce souci de rester à l’avant-garde et d’être à l’écoute des nouvelles tendances musicales. Je pense que le hip-hop, au milieu des années 90, s’est clairement défini comme un style qui allait durer et perdurer, donc les Francos ont embarqué là-dessus tôt. »

D’aussi loin qu’il se rappelle, l’homme de 34 ans a été attiré par la programmation hip-hop des Francofolies. Les grands spectacles de Sans Pression  figurent parmi ses moments marquants, sentiment partagé par Jolin qui garde également les performances de Muzion et de Saïan Supa Crew dans ses annales. Sous le chapeau

d’Anodajay, les bons souvenirs se multiplient: il a assuré la première partie de son idole de jeunesse Akhénaton en 2011, a  chanté aux côtés de Raôul Duguay pour sa pièce Le Beat à Ti-Bi et performé lors du spectacle-concept des sept ans de son étiquette 7ieme ciel.

Selon Munoz, le hip-hop d’ici doit à sa professionnalisation sa présence solide au sein du festival: « [Les Francos] sont prêts à pousser un peu plus loin les idées et les concepts, et à nous offrir des plus belles salles parce que justement, ils sentent que certains artistes sont capables de répondre à la demande. » Au premier rang de cette tendance, les spectacles où les MC sont accompagnés par des groupes à part entière, voire un orchestre dans le cas de Koriass cette année. « C’est à travers des projets comme ça où on compose avec un band que peu à peu les médias et les autres intervenants de l’industrie finissent par voir que le hip-hop québécois est une musique à part entière, qu’il y a un bon fan base et des professionnels derrière tout ça. »

« J’ai toujours trouvé qu’il y a un bel appui, souligne Jolin. À partir du moment où tu fais une scène urbaine, t’as un mandat de représenter la musique hip-hop, ou du moins urbaine, et ils l’ont toujours bien fait, année après année. Les Francos, c’est un leader en ce sens-là! »

Les recommandations de Laurent Saulnier:
Nathalie Natiembé  
(Samedi 14 juin 21h, dimanche 15 juin 23h, Scène La Presse +)

Dead Obies
(Jeudi 19 juin 17h Pub Rickard’s | Vendredi 20 juin 19h, Club Soda | 20 juin 23h59 Le Shag, Savoy du Métropolis)

Les recommandations de Carlos Munoz:
Québec Gold 
(Mercredi 18 juin 19h30, L’Astral)

Les recommandations de Steve Jolin (Anodajay):
Koriass orchestral
(Vendredi 13 juin 19h Club Soda)

Lubik
(Vendredi 13 juin 23h Scène Ford)

Kery James
(Jeudi 19 juin 21h Métropolis)

(Photo : Frédérique Ménard-Aubin)

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