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6Mois: les mutations du XXIe siècle

6Mois: les mutations du XXIe siècle

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6Mois est un mook (contraction de « magazine » et « book »)  internationale de photojournalisme basée à Paris. Chaque numéro compte 300 pages, où sont présentées plus de 800 photos, sans publicité. La publication trouve son financement uniquement dans l’achat en librairies et la vente d’abonnements à travers le monde. Entrevue avec Marie-Pierre Subtil, rédactrice en chef de 6Mois.

Baron : Quelle est l’histoire de 6Mois ?
Marie-Pierre Subtil : 6Mois est la « petite sœur » de XXI, une revue trimestrielle de reportage. XXI, lancée en janvier 2008, a été un succès. Ses fondateurs, un éditeur (Laurent Beccaria, éditions des Arènes) et un journaliste (Patrick de Saint-Exupéry), ont eu l’idée de créer une revue de photojournalisme basée sur les mêmes principes, mais en inversant le rapport texte/images. C’est ainsi qu’est née 6Mois, en mars 2011.

Baron : Comment décririez-vous votre ligne éditoriale ? 
M.-P. S. : La revue raconte les mutations du XXIe siècle à travers le monde par le biais d’histoires en photos. Ce n’est pas une revue de photo, mais une revue EN photos, l’image étant un outil de communication. Chaque sujet est développé sur une vingtaine de pages au minimum et chaque image est accompagnée d’une légende. C’est une vraie innovation journalistique, les photos et les mots se complètent, et chaque histoire est suivie d’au moins quatre pages de textes qui permettent d’aller plus loin.

Baron : Pourquoi avoir choisi le média imprimé ? 
M.-P. S. : Quoi de mieux que le papier pour la photo ? D’ailleurs, tous les photographes rêvent de faire des livres. Les différents numéros de 6Mois, mis bout à bout, constituent une sorte d’encyclopédie visuelle du XXIe siècle. De la photogravure au choix du papier, tout a été fait pour que l’objet soit beau. Nous ne pourrions pas faire 6Mois sans Internet, puisque les photographes avec lesquels nous travaillons se trouvent aux quatre coins du monde. Mais Internet, pour nous, ce sont des tuyaux, et rien ne vaut l’objet papier.

Baron : Quelle est la réaction du public ? 
M.-P. S. : L’accueil du public montre que les patrons de presse sont dans l’erreur quand ils suppriment le photojournalisme de leurs colonnes. Nous tirons à 30 000 exemplaires, nous avons un public, constitué d’amateurs de photos, mais pas seulement. Beaucoup d’adolescents aiment 6Mois : ils ont une culture visuelle et se laissent aspirer dans les histoires grâce au rapport texte/images. En fait, notre public est fait de gens curieux, qui ont envie de se laisser surprendre par des histoires d’aujourd’hui.

Baron : Quelle est votre stratégie de vente et de croissance ? Publicité ou co-branding ? 
M.-P. S. : Un des éléments clé de la réussite de 6Mois, comme de XXI, est l’absence de publicité. Les lecteurs nous font régulièrement savoir qu’ils aiment ça. Pour eux, c’est une garantie d’indépendance. Les deux revues ne vivent donc que grâce à leurs lecteurs, qui les achètent en librairies ou sur abonnement. XXI, trimestriel, est vendu 15,50 € ; 6Mois, semestriel, 25,50 €, et les deux revues sont viables.

Baron : D’autres projets à venir ?
M.-P. S. : Le contenu de 6Mois n’a rien de français. Nous sommes très attentifs à ce que la revue puisse être lue par un Indonésien comme par un Argentin. Nous voulons donc en faire la première revue vraiment internationale, pas seulement dans le contenu : elle peut être traduite et vendue dans toutes les langues et dans tous les pays. Avis aux éditeurs non francophones !

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