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Atelier b. : la création à deux

Atelier b. : la création à deux

Ligne montréalaise de vêtements pour hommes et femmes fondée en 2008, atelier b. est l’idée de Catherine Métivier et d’Anne-Marie Laflamme. D’un atelier de couture à même leur appartement de Verdun, à un atelier boutique de rêve au coeur du Mile-End à Montréal, les designers d’atelier b. en ont fait du chemin.

Elles seront conférencières à l’événement de réseautage Solstice qui aura lieu à Montréal le 31 mai prochain. En attendant, elles ont accepté de répondre à nos questions.

­Pourquoi faire votre chemin à deux?
Le projet est né de notre amitié. D’abord collègues de classe, nous sommes devenues meilleures amies, colocataires, puis associées. Nous disons souvent que nous ne nous additionnons pas ensemble, mais que plutôt nous nous multiplions! On se complète l’une l’autre; les forces de l’une pallient les faiblesses de l’autre. Le partage des tâches s’est fait tout naturellement, selon les prédispositions de chacune. C’est très organique comme façon de travailler, et c’est peut-être pour ça qu’on n’a jamais de conflits. Je ne sais pas si nous aurions eu le courage de nous lancer en affaires seules!

Quelles sont les valeurs de votre entreprise? 
On dit que notre mission est d’« allier matières responsables, production locale et innovation. » La fabrication locale pour nous, ce sont des partenariats constants, avec des gens et des amis de talent, qui contribuent chacun à leur façon à la création. L’histoire de chaque vêtement est très importante pour nous deux, et nous sommes fières de pouvoir raconter le processus derrière chacune des pièces de nos collections.

Est-ce que les autres disciplines artistiques vous inspirent dans vos propres créations?
Tellement! En fait on s’inspire surtout des autres disciplines, la mode n’a jamais été une source d’inspiration pour nous. Nous raffolons du design graphique, de la photographie, de l’architecture, de la musique… C’est évidemment pour ça que nous organisons toutes sortes d’évènements à saveur culturelle à l’atelier. Quand on manque de temps pour sortir s’inspirer, on fait venir l’inspiration à nous! Des performances musicales, des vernissages de photographie, d’illustration, des lancements de livres. Il y a tellement de gens talentueux autour de nous, nous avons la chance de leur offrir un espace accueillant pour présenter leur travail. On se sentirait coupable de ne pas optimiser ce lieu que nous occupons!

Quelle a été l’étincelle (le moment déclencheur) pour vous lancer dans ce domaine?
Nous avons toutes les deux étudié en design de mode, c’est là que nous nous sommes rencontrées d’ailleurs. Nous rêvions d’un jour nous lancer en affaires ensemble, sans jamais avoir en tête que ce serait si rapide! Nous avons commencé à créer des échantillons tranquillement dans notre atelier de Verdun, puis à mettre des photos sur notre blogue. L’intérêt est venu des médias et des boutiques sans que nous l’ayons planifié. Nous avons dû alors nous arrêter pour réfléchir à savoir si on se lançait de façon sérieuse. Vous connaissez la suite…

Ce qu’il y a de plus beau dans votre travail? 
Nous n’échangerions pas notre travail pour tout l’or du monde. Les journées qui ne se ressemblent pas, les défis, le sentiment d’avoir le contrôle sur ce qui constitue notre quotidien… Tant de raisons. Le sentiment aussi de contribuer ce n’est pas banal. Que ce soit à une économie positive, en créant du travail à Montréal et en campagne, ou que ce soit à l’effervescence culturelle de notre quartier, en invitant les artistes à se produire chez nous. Dans un cas comme dans l’autre, on se sent utiles. Et être entrepreneure, c’est aussi comme être des chargés de projets; atelier b. est un très gros projet, à l’intérieur duquel il y a plusieurs projets, qui eux contiennent une infinité de petits projets… Donc on ne s’ennuie pas.

L’atelier-boutique atelier b. / photo: Cindy Boyce

Quel est le défi le plus difficile que vous avez du relever? 
Argh toute la partie gestion d’entreprise, tout ce qui a trait aux finances. On a su bien s’entourer et on a une attitude très rationnelle par rapport à cet aspect de notre travail. Une saine gestion est la colonne vertébrale de ce quotidien que nous aimons tant. Donc on prend ce défi au sérieux, parce qu’on n’a pas l’intention que ça cesse! Un autre défi a été de mettre des limites. Une entreprise c’est très invasif dans une vie (de famille, de couple, etc.). Nous avons dû nous forcer à mettre un début et une fin à nos journées de travail, et surtout à se définir en dehors de notre métier. Et nous sommes plus productives et performantes au travail depuis que nous aérons notre cerveau et notre cœur ainsi.

Votre projet rêvé le plus fou? 
Vivre dans deux ou trois villes en parallèle, y avoir des projets en simultané. Et élargir nos collections, faire du design qui n’est pas nécessairement du vêtement. Nous n’en disons pas plus, à suivre!

atelier b. it’s mostly… a workshop. from atelier b. on Vimeo.

La création rime pour vous avec…? 
Fonctionnalité. Nous ne nous considérons pas comme des artistes, mais comme des designers qui créent des vêtements utiles, confortables, durables. Et bien sûr dans lesquels nous nous sentons bien. Cette combinaison du beau et du réfléchi, c’est ce vers quoi nous tendons.

Qu’est-ce qui vous a plu dans Solstice? Pourquoi avez-vous accepté de participer?
On aime ça, parfois, pas souvent, mais ça arrive, sortir de notre atelier! Sans farce, c’est important pour nous de rester en lien avec les autres, d’écouter ce qu’ils ont à dire, d’échanger. C’est aussi un bel exercice d’avoir à réfléchir sur notre travail pour en parler aux autres. Ça nous permet d’avoir un peu de recul, de prendre un moment pour se questionner, s’observer. Un peu comme avec cette entrevue.

Pour découvrir l’univers d’atelier b. :

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