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Odile Decq : une leçon d’affirmation de soi

Odile Decq : une leçon d’affirmation de soi

Dans le cadre de la classe de maître mensuelle d’Index Design, le mardi 8 avril, la célèbre architecte française, Odile Decq, a livré ses astuces et conseils pour réussir. Élue femme architecte de l’année 2013 par l’Association pour la recherche sur la ville et l’habitat (ARVHA) et reconnue à l’international pour des projets comme le MACRO (musée d’art contemporain de Rome) en 2010, le FRAC (Fond Régional d’Art Contemporain) de Bretagne, à Rennes en 2012, ou encore, plus récemment, le Pavillon 8, siège social de GL Events, à Lyon, Odile Decq dirige aujourd’hui sa propre agence d’architecture. Barona profité de sa présence en sol québécois pour en savoir plus sur son parcours, en tant que femme dans un monde souvent envahi par les hommes.

C’est en 1990 que la carrière de l’architecte Odile Decq a démarré, avec la construction de la Banque Populaire de l’Ouest et d’Armorique, à Rennes. Aujourd’hui, elle travaille aux quatre coins du monde pour mettre sur pied des projets d’envergure. Qu’il s’agisse d’un musée d’archéologie en Chine, de logements à Lille, de bureaux à Paris, ou encore d’un terminal de voie ferrée à Tanger au Marc, cette femme de caractère n’a pas peur de relever tous les défis.

Déjà adolescente, elle a décidé de faire tête à ses parents, qui lui interdisaient de choisir le métier d’architecte : «Quand j’ai annoncé à mes parents que je voulais commencer des études[en architecture], ils ont invité un architecte pour me dire que c’était très bien que des jeunes filles veuillent devenir architecte, puisqu’elles seraient plus pragmatiques et précises que les hommes pour dessiner les placards et les cuisines.»

Pour Decq, être une femme dans le monde des architectes a longtemps constitué un obstacle.«Au départ, je me disais que la différence de sexe ne changeait rien, mais j’ai vite compris que ce n’était que des illusions. Il y a bien une différence. En tant que femme, j’ai souvent vu ceux avec qui j’ai commencé à travailler aller plus vite et plus loin que moi. C’est un univers envahipar les hommes :les clients, les ingénieurs, les chefs d’entreprises ou encore les ouvriers sont principalement des hommes.» Mais Odile Decq avoue qu’elle ne souhaite pas alimenter ce genre de discrimination tacite. Elle a donc décidé de les traiter d’égal à égal, ce qui, selon son expérience, amène parfois les hommes à se laisser surprendre.

D’autre part, cette femme déterminée a, depuis toujours, décidé de mettre sa carrière au sommet de ses priorités. Qualifiant les architectes de «personnes insupportables à vivre », elle se consacre entièrement à sa passion, sans se soucier de l’avis des hommes qui l’entourent. «
Je ne comprends pas pourquoi les gens me disent, dès que je lève le ton, que je suis caractérielle et insupportable… alors qu’un homme qui s’énerve, pour affirmer ses idées, on dira delui qu’il est volontaire et courageux ! Les femmes ne sont pas forcément hystériques, elles veulent simplement pouvoir affirmer, avec force, ce à quoi elles croient », explique-t-elle.

Aujourd’hui, forte de nombreux projets accomplis et de multiple récompenses, Odile Decq a décidé d’enseigner son savoir-faire aux étudiants. Pour ce faire, elle projette d’ouvrir, d’ici la fin de 2014, l’Institut pour l’innovation et les stratégies créatives en architecture, à Lyon.

www.odiledecq.com

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