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« On a répondu à un grand manque. » – Simon Paradis, cofondateur de La Palette

« On a répondu à un grand manque. » – Simon Paradis, cofondateur de La Palette

»Consulter les archives de la chronique Dans les coulisses…

C’est par amour (et avec une tonne de motivation) pour la musique et les arts que Simon Paradis et ses partenaires ont créé La Palette, une étiquette de disques indépendante située à Québec. Loin de se contenter de la création, de l’enregistrement et de la diffusion de musique, le collectif artistique est carrément hyperactif: vidéos, design, organisation d’événements, fanzines, etc. Entrevue avec un musicien et réalisateur passionné qui, à l’image de sa compagnie, multiplie constamment ses activités.

Toute jeune, La Palette a vu le jour officiellement en juillet 2013 et a eu droit à un accueil particulièrement chaleureux. « On a répondu à un grand manque. Grâce à des initiatives comme Les Shows de Grenier, on a pu offrir des spectacles plus intimes, plus propices à des premiers spectacles pour les artistes de la relève.» Dans une ville où la salle Le Cercle accueille la majorité des performances musicales, La Palette apporte un vent de fraîcheur en offrant des rencontres à divers endroits. Et on peut dire que ça dynamise le paysage. « L’objectif en créant un label comme La Palette est de favoriser des rencontres: de permettre que des gens, des scènes ou des artistes (musiciens ou non) travaillent ensemble, car c’est ça qui fait évoluer le milieu artistique. »

Principalement, la maison de disques a le désir de faire découvrir de nouvelles voix : « Mon travail en tant que réalisateur est d’entrer dans l’univers des musiciens avec qui je crée. J’essaie de toujours respecter l’ambiance, le style. Mais il peut aussi arriver que je doive guider des artistes qui se cherchent encore musicalement. Dans ce cas-là, ça peut être très intéressant de partir à la recherche du son unique du musicien. » En plus d’encourager la relève, La Palette est particulièrement ouverte aux nouvelles idées. Se tenant loin des conventions, le collectif reste toujours à l’affût de concepts originaux, d’avenues non-conformistes et pourquoi pas, d’idées un peu folles. « Une de nos missions est de faire bouger la scène locale. Il n’y a rien de mal à tout essayer! » affirme en riant Simon.

« Jouer avec son intégrité artistique pour avoir plus de visibilité, ça ne vaut pas la peine.» 

Pour Simon, il n’y a rien de surprenant à ce que La Palette n’ait pas encore été à la première page du cahier Arts et culture du Devoir, par exemple. « On n’entre pas dans la ligne éditoriale de certains médias. Et c’est bien correct. On a été super bien représentés dans les médias alternatifs, les radios universitaires, etc. On pourrait essayer de changer notre image pour attirer l’attention de ces médias traditionnels.. Mais jouer avec son intégrité artistique pour avoir plus de visibilité, ça ne vaut pas la peine. Je crois qu’il faut créer ce qu’on a envie de créer : c’est tellement de travail et de temps… Il faut au moins aimer ce qu’on fait!»

Parce que justement, il faut adorer la musique pour arriver à percer selon le cofondateur de La Palette : « Ça peut être très difficile de croire très fort en un projet, de donner tout ce que tu as et de finalement ne pas nécessairement avoir les résultats souhaités. C’est parfois décourageant de mettre autant de temps pour une si petite résonance. D’où l’importance selon moi de se regrouper, pour pouvoir s’encourager, se conseiller et se motiver entre nous. Sinon, ça peut être facile de tout abandonner sur un coup de tête. Pour moi la création en collectif est essentielle dans ce contexte économique, social et politique relativement difficile pour les arts et la musique. C’est l’union qui fait la force si on veut espérer avoir des idées à la fois riches, uniques et crédibles. »

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