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Gigs-2-go : tu veux quelques gigaoctets ?

Gigs-2-go : tu veux quelques gigaoctets ?

Tu as oublié ta clé USB ? Arrange-toi pour toujours avoir quelques gigaoctets (Go) de secours dans ton portefeuille ! C’est ce qui a amené Kurt Rampton à réaliser une tablette aussi grosse qu’une carte de crédit, comprenant de mini-clés USB détachables.

Kurt Rampton, diplômé du programme de design industriel de la Georgia Tech, a bossé chez Propane Design et Creature Product Development, à Atlanta, avant de travailler à son compte. BOLT group, studio créatif basé à Charlotte, en Caroline du Nord, a fini par réquisitionner les services de Rampton à temps plein. Baron s’est entretenu avec le designer à propos de son projet Gigs-2-go.

Baron : Comment t’es venue l’idée de Gigs-2-go ?

Kurt Rampton : L’idée mes venue à force de rencontrer fréquemment des problèmes de partage des présentations et des fichiers CAO (conception assistée par ordinateur) avec mes clients. Parce qu’ils ont souvent des pare-feux, ou comme ils ne sont peut-être pas technophiles, le nuage de partage n’est pas toujours la meilleure option. La gravure de CD est lente et peu pratique. Et personne ne veulent se départir de leur fidèle (et onéreuse) clé USB 64Go. J’ai vu un besoin pour un format plus petit de clés USB qui pourraient être données au client.

Nous avons utilisé la pâte à papier moulée dans des projets d’emballage pendant un certain temps, et j’ai été impressionné par le faible coût et la flexibilité de conception du matériau, sans oublier qu’il est biodégradable et qu’il pourrait être fait entièrement à partir de papier recyclé. Cela semblait être une excellente occasion de recycler de la matière dans un domaine de haute technologie. Aussi, les propriétés malléables et de la pâte à papier se prêtent bien à l’idée de clés USB « détachables ». Il est facile de démonter le produit ainsi conçu, à la fin de sa vie utile, en séparant les deux composantes : organique et technique.

B. : Comment as-tu géré ton processus créatif ?

K. R. : Pour ce projet, le processus créatif était incroyablement court. C’est une idée tellement simple qui m’est venue à l’esprit presque complètement formée. J’ai dessiné un croquis, partagé avec mes collègues et, un jour plus tard, j’avais déjà un modèle CAO. Le vrai travail est venu plus tard, quand nous avons eu à gérer le développement d’un fabricant.

B. : Quels étaient les obstacles pour ce projet et comment les as-tu surpassés ?

K. R. : Le plus grand défi est de rester fidèle à la vision qui donne au produit toute son utilité et son attrait. Un grand nombre de pressions viennent de toutes parts pour changer les choses et nous inciter à faire des compromis sur votre vision. Nous voulions un produit durable, à base de papier. Les fabricants, habitués de travailler avec les matières qu’ils connaissent, comme le plastique, se sont interposés. Même s’ils prétendent partager votre vision, ils choisissent souvent la voie la plus opportune. Vous devez faire preuve de diligence et ne pas perdre de vue vos objectifs.

B. : Le projet n’est pas encore en production. Qu’est-ce qui manque ?

K. R. : Gigs-2-go est en pré-production. Nous allons utiliser Kickstarter, bientôt, pour amasser des fonds pour l’outillage et les premières commandes de produits. Ce projet n’est pas comme les autres sur lesquels j’ai travaillé, parce qu’il a vraiment été demandé par les gens. Il n’y avait aucun client, aucun fabricant, aucune équipe de marketing. Nous avons assemblé quelques exemplaires de Gigs-2-go et nous sommes stupéfaits de la réponse reçue jusqu’ici. Le constructeur avec qui nous avons établi un partenariat a découvert notre projet et est entré en contact avec nous. Ça fait maintenant deux mois que nous créons des prototypes. Le produit est presque prêt et est à peu près identique à la vision originale. Il est toujours fait avec du papier recyclé à 100%, ce qui était vraiment important pour moi.

B. : En tant que designer de produit, quel est le meilleur conseil qu’on t’ait donné ?

K. R. : Quand je suis sorti de l’école, je voulais faire de la conception durable. Je voulais sauver le monde du gaspillage. J’ai eu un entretien d’embauche et le directeur du design chez une firme en a profité pour me donner de bons conseils. Il m’a dit : « Trouve-toi un job. Apprend l’industrie. Renseigne-toi sur la fabrication, sur les matériaux, sur le marché. Ensuite, lorsque tu auras de l’expérience, de la sagesse et un portfolio, tu pourras commencer à penser à sauver le monde. » Il avait raison. J’ai encore beaucoup à apprendre. Le vieil adage à propos de suivre vos rêves est vrai, mais le chemin est très long et sinueux.

B. : Quel est le meilleur conseil que tu donnerais ?

K. R. : Suivez vos rêves, mais soyez réalistes. Rien n’est donné ou distribué, vous devez mériter et construire votre chemin en commençant au bas de l’échelle.

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