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Petit manuel du travail autonome

Petit manuel du travail autonome

Pas toujours facile de travailler en solitaire. Les yeux rivés sur un écran ou les deux mains dans la sciure de bois, le travailleur autonome doit composer avec les doutes, les horaires carnivores et le spectre de la procrastination. Comment faire pour réussir tout en se gardant du temps de repos? A-t-on développé les méthodes qui nous conviennent pour être réellement efficace? Judith Lussier et Martine Letarte savaient bien qu’elles n’étaient pas les seules à se poser ce genre de questions. Sous la forme d’un Petit manuel du travail autonome, elles proposent donc conseils et témoignages recueillis chez des pros du métier, à l’attention de ceux qui débutent ou qui souhaiteraient, comme elles, valider leurs méthodes.

Lorsqu’on lui mentionne l’impression de force et le sentiment de communauté qui se dégagent du livre, Judith Lussier est enchantée. « Je voulais donner de l’espoir. Je voulais montrer que tous les chemins sont bons, parce que tout le monde est tellement différent. Tu sais, si je m’étais comparée à Mozart quand je jouais du piano, j’aurais abandonné immédiatement. »

Ainsi, dans le Petit manuel du travail autonome, on s’inspire notamment d’India Desjardins, auteure, de Guillaume Ménard, ébéniste, d’Alexandre Sharek, architecte et de FM le Sieur, compositeur. Grâce à leurs témoignages, on explore différentes façons de se lancer, d’apprivoiser ses angoisses ou la solitude. « Il y a beaucoup de mythes par rapport au travail autonome. On se fait très fréquemment dire avec pitié de ne pas désespérer, qu’on finira bien par trouver un vrai travail. Or, on a en moyenne deux fois plus d’actifs que les salariés. On ne fait pas pitié!»

Il faut dire qu’un travailleur autonome n’a pas le choix de contrôler ses finances, et que cette maîtrise se répercute sur tous les aspects de sa vie. « Notre réussite ne dépend que de nous. Il faut qu’on se débrouille pour aller chercher nos réponses. » Chez les gens qu’elle a rencontrés, Judith Lussier a noté une constante : ils entretiennent tous de bonnes habitudes de vie. « L’essentiel, c’est d’être bien avec nous-mêmes, parce que notre corps est la seule chose qu’on a comme sécurité. C’est notre outil de travail », explique-t-elle. « Lorsque j’ai demandé à Michelle Blanc  – consultante, experte du marketing et des stratégies Internet – ce qui l’avait confortée dans son choix de carrière, elle a répondu : « Mon changement de sexe. »

Si plusieurs associent le travail autonome à l’instabilité, d’autres le voient au contraire comme une façon de s’assurer contre les aléas du marché du travail. « Contrairement à l’employé tributaire des restructurations de l’entreprise pour laquelle il travaille, un travailleur autonome contrôle tous les aspects de ses activités », explique-t-on au début du livre. « Il peut se redéfinir rapidement en fonction de la demande du marché. » Ce n’est sûrement pas un hasard si le nombre de travailleurs autonomes a doublé en 30 ans. Aujourd’hui, près de 550 000 Québécois seraient leur propre patron. Pour Judith Lussier, les raisons qui expliquent ces chiffres relèvent de l’évidence même. « On est propriétaire de notre œuvre et de notre intellect. On travaille pour des objectifs qui nous tiennent vraiment à cœur. C’est beaucoup plus valorisant. »

En plus des témoignages recueillis chez les travailleurs autonomes interviewés, le livre contient quelques conseils de différents spécialistes sur les prêts hypothécaires, l’ergonomie ou la gestion efficace des courriels. Mais il ne néglige pas non plus les côtés négatifs du travail et prévient ceux qui aimeraient se lancer de ne pas le faire précipitamment. Parmi les erreurs à éviter, on met le lecteur en garde contre les risques de sous-estimer sa valeur, d’improviser et de se lancer à son compte pour les mauvaises raisons.

Sans constituer une recette magique qui assure à son lecteur de réussir comme pigiste, le Petit manuel du travail autonome renferme plusieurs trucs pertinents pour mieux diriger son travail. Seul devant son livre, on se dit toutefois que cette lecture ne remplacera pas les dîners avec des collègues où l’on échange sur nos histoires personnelles. Mais au final, n’est-ce pas un peu le but?

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