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Parler médias avec l’émission MédiaMag, évidemment

Parler médias avec l’émission MédiaMag, évidemment

Depuis le début de l’année, Baron présente l’émission MédiaMag sur les ondes de la radio CIBL 101,5 FM à Montréal, tous les vendredis dès 9 h. En tout bon présentateur, on trouvait intéressant de faire un peu de convergence en jasant avec l’animateur Vincent Ploux afin qu’il nous parle de sa passion pour l’industrie des médias.

Baron : Comment t’est venue l’idée de créer l’émission Média Mag?

Vincent Ploux : Je me suis toujours intéressé à l’industrie des médias, principalement parce que j’y ai travaillé. J’ai eu la chance de voir comment fonctionnent les rouages d’une station de télévision et d’une agence de presse. Je me suis rendu compte de l’importance et de l’influence que ça peut avoir et j’ai constaté que c’était quelque chose dont on ne parlait pas beaucoup au Québec.

Baron : Où as-tu travaillé?

VP : J’ai travaillé en Italie pour l’ANSA, l’agence de presse italienne. J’ai aussi travaillé en France pour France Télévisions,  où l’on faisait principalement de l’achat de programmes. J’ai donc eu un bon aperçu du fonctionnement du marché des médias, en cinéma comme en télé : qui fait quoi, qui achète quoi, pour quelle raison et surtout, qui on veut toucher. Il ne faut jamais oublier le public lorsqu’on crée un média. Tu ne fais pas une émission pour toi, mais pour ceux qui t’écoutent.

Baron : Vous en êtes à près de 24 émissions. Quels sujets reviennent régulièrement? Qu’est-ce qui se passe en ce moment au Québec et ailleurs dans le monde?

VP : La mutation des médias. C’est un phénomène mondial, ça n’est pas qu’au Québec. C’est une tendance majeure. On parle des réseaux sociaux, de la télévision sur Internet. On parle également de la façon de consommer. La façon de distribuer les médias connaît de grands changements, tout comme la façon de les consommer. Ce qui est fascinant, c’est que la plupart des acteurs à l’intérieur de cette industrie ne savent pas réellement — ou du moins, n’ont pas une vision claire — de ce que va devenir l’industrie d’ici 10 à 15 ans. C’est intéressant de savoir que même si tu es dans cette industrie, tu ne sais pas ce qui va se passer. Par exemple, il y a La Presse qui va passer bientôt à l’édition purement numérique; ça va être un grand bond. Mais en même temps, il y a d’autres acteurs qui, eux, vont en contre-sens de cette logique commerciale de vendre du papier. Ceux-ci vont surtout se pencher sur la qualité du produit. Nous sommes noyés dans l’information et dans cette mutation. Peut-être qu’on laissera les perdants derrière; il y aura quelques gagnants et ça ne sera pas nécessairement mauvais pour le public.

Baron : Y a-t-il un média qui te fascine plus qu’un autre?

VP : J’adore la radio et c’est pour ça que l’émission existe. Je ne l’ai découverte que récemment et ça a été fantastique pour moi. C’est hyper chaleureux comme média. C’est un moyen très facile d’atteindre les gens. Lorsqu’on écoute une émission de radio, on a l’impression que ça s’adresse directement à nous en tant qu’individu et non en tant que groupe ou masse. Il y a moins d’effet «glamour» qu’à la télé. En revanche, on donne l’impression d’être plus près des gens. Nous n’avons pas beaucoup de temps pour développer les sujets, mais c’est plus convivial. On peut rigoler, on peut faire des choses que la presse écrite ou la télé ne nous permet pas forcément. C’est ce que j’aime de la radio.

Baron : Finalement, tu es originaire de Paris et tu es à Montréal depuis environ 3 ans. Quelle est la plus grande différence entre ces deux régions dans l’industrie des médias?

VP : Il y en a plusieurs. Ici, au Québec, les sujets sont bien couverts, mais ils relèvent plus du divertissement que ce que l’on peut retrouver en France. Par contre, en Italie, c’est très très « entertainment ». C’est du divertissement bas de gamme.

Aussi, la conception du modèle de la publicité est différente. Elle est extrêmement importante au Québec. C’est le modèle de survie, car il y a moins de financement. En France, on accorde beaucoup plus de crédit à la télévision ou à la radio pour véhiculer des messages qui ne sont pas nécessairement divertissants, mais qui sont d’intérêt public. C’est sûrement dû au public plus large.

Ici, on parle beaucoup des empires médiatiques comme Québécor et de la concentration des médias, ce qui crée beaucoup de débats. D’ailleurs, ça ne fait peut-être pas l’objet d’assez de débats chez nous.

En France, le pouvoir politique est extrêmement lié au pouvoir médiatique. Il y a des entreprises d’armement qui possèdent aussi des journaux qui, eux, appartiennent même à des partis politiques.

Page officielle de l’émission sur CIBL 101,5 FM: www.cibl1015.com/mediamag

Blogue de l’émission:  www.media-mag.org

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