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Fantaspoa: l’horreur du Brésil

Fantaspoa: l’horreur du Brésil

Sur le site de la huitième édition de Fantaspoa, festival de cinéma fantastique et d’horreur, un billet coûte 5$. Même avec une passe média. On paie pour encourager un festival unique en son genre dans cette région du Brésil. Depuis sa naissance en 2005, l’expansion de la programmation et sa renommée internationale ont pris des proportions hors du commun pour un festival de ce genre. Petrobras, pétrolière brésilienne notoire, a même sauté dans le bateau en acceptant de devenir présentateur officiel.

João Pedro Fleck, dirigeant, program-mateur et producteur du festival, est à la course pour finaliser les derniers détails et il est tout souriant malgré la fatigue accumulée depuis quelques mois. Il est d’accord sur le fait que Fantaspoa est un autre exemple de soft power brésilien.
Baron : Quelle est l’importance d’un festival comme le vôtre pour les artistes indépendants?

João Pedro Fleck : Je dirais qu’un festival comme le nôtre est une grande fenêtre pour les cinéastes indépendants. Les cinéastes à Fantaspoa ont beaucoup en commun. Nous n’avons pas d’argent pour payer de la publicité et à plusieurs reprises, le cinéaste indé n’a même pas l’argent pour finir son film.

Cependant, de nos jours, plus que dans n’importe quel autre moment de l’histoire du cinéma, vous pouvez facilement finir un film pour le montrer au public. Mais est-ce que quelqu’un veut voir votre film?

Il y a des statistiques qui indiquent qu’un gros morceau de ce qui est produit ne sera jamais présenté nulle part! Et je ne veux pas dire lors d’un petit festival, je veux dire nulle part! Mais, nous avons aussi des films programmés dans plus de 100 festivals internationaux de cinéma.

Un festival du film peut faire ou défaire une oeuvre. Si un film a une bonne campagne dans un festival, il sera facile à vendre et risque d’avoir une vie à travers le monde.

Pour le cinéaste indépendant, la situation pourrait être différente, car il est plus difficile d’entrer dans la ligue des festivals prestigieux. Par contre, grâce au dépistage dans des festivals plus modestes, comme Fantaspoa, le cinéaste peut gagner une certaine réputation et s’en servir pour financer son prochain projet.

B. : Quelles sont les tendances cinématographiques et philosophiques brésiliennes dans le cinéma fantastique?

J. P. F. : Hmmm, c’est une question assez difficile. Il y a bien eu, par le passé quelques icôns du cinéma fantastique brésilien. Le plus grand d’entre eux est sans aucun doute José Mojica Marins, reconnu pour son personnage de Coffin Joe (Zé do Caixão, en portuguais). Marins a influencé de manière significative la production cinématographique indépendante du Brésil. Ivan Cardoso, le maître de Terrir (un mot qui fait allusion à la fois à l’horreur et à la comédie) et Walter Hugo Khouri sont aussi des noms très importants ici. Je dirais que, aujourd’hui, il y a une nouvelle génération de jeunes cinéastes fantastique. Parmi eux, ont retrouve Dennison Ramalho, réalisateur du court metrage Amor só de mãe et scénariste pour Encarnação do demônio; Rodrigo Aragão, Onde os mortos não têm vez et A noite do chupacabras; Kapel Furman, Pólvora negra et Paulo Filho Biscaia, Morgue story : sangue, baiacu e quadrinhos et Nervo craniano zero. Cette génération fait principalement du cinéma indépendant en travaillant avec un petit budget, mais en faisant de leur mieux avec ce qu’ils ont.

www.fantaspoa.com

Nervo Craniano Zero

Pushin’ Up Daisies

Retrato de um Zumbi

Shadows

Diablo

Contrabandista

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