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Rodolfo Moraga – Baronesque 2012

Rodolfo Moraga – Baronesque 2012

L’esthétique des œuvres de Rodolfo Moraga nous entraîne un instant à certaines représentations liées à l’enfance, à des souvenirs qu’évoquent ces sculptures de papier mâchées dans un contexte maritime. Ce lieu choisi pour créer les scènes n’est pas anodin : il s’agit d’un espace neutre où l’animal et l’homme cohabitent, il est propice aux histoires fantastiques, à l’invention de nouvelles légendes. Moraga met en images plutôt une histoire dont on peut suivre les différentes scènes au fil des photographies qu’un sujet unique qui serait exploité de manière singulière. La narration n’est pas linéaire, mais nous nous sentons happés par un récit. En utilisant différents médiums comme la photographie et la sculpture, il fait sortir les images du cadre et tente de transposer cet univers fantaisiste dans le réel. 
Bio
Rodolfo Moraga est détenteur d’un baccalauréat en photographie du Studio M de Montpellier (2004). Ses œuvres ont été vues à Montréal, New York, ainsi qu’au Guatemala, d’où il est originaire.

Expliquez-nous votre démarche artistique.
En regardant mon parcours artistique, je m’aperçois que je me suis souvent intéressé au portrait, souvent le portrait des autres personnes et l’autoportrait à travers différents mediums, tout en suivant cette fameuse quête d’identité.

Le choix de mélanger mediums et cultures me semblait intriguant autant sur le plan de la réalisation que de l’interprétation. Cela me semblait essentiel pour faire un portrait de mon histoire et aussi pour définir où je me trouve en ce moment. La mer, comme mentionnée dans la démarche artistique, me sert de plateau de création, un espace neutre pour l’homme où on peut recréer mille et une histoires basées sur des cultures, des hommes, des monstres marins et des objets insolites.

Parlez-nous des œuvres présentées lors de l’exposition.
La série que je présente est en quelque sorte un autoportrait culturel autant qu’une exploration vers un autre medium que la photographie. Quand j’étais enfant, ma mère nous avait appris, à mon frère et moi, à réaliser nos propres piñatas pour nos fêtes. Il s’agit de mon plus lointain souvenir de création d’un objet à partir d’une matière première très simple, du papier.

Ce mélange de mediums est pour moi un pont entre l’inconnu, le souvenir et la photographie. Cela me donne le sentiment de revenir en arrière pendant que je produis quelque chose de nouveau, une sorte de mélancolie, de changement.

Quels sont les sujets qui vous préoccupent le plus et pourquoi?
Dans les arts, j’aperçois un mélange infini de tous les mediums et de toutes sortes d’informations. Au début, je me suis donné comme objectif d’en faire le plus possible pour comprendre quelle forme allait prendre cet art, et dans quelle direction le diriger. Après quelques années, je me suis rendu compte que toute cette agglomération d’informations visuelles n’est qu’une énorme source de questionnements à propos de la société et à propos de soi-même.

Cette idée m’a plu, et je me suis mis à mélanger les questions autour de l’environnement, la démocratisation de la photographie, et surtout comment s’épanouir en tant qu’artiste et arriver à en vivre.

Comment vous positionnez-vous dans le milieu de l’art actuel montréalais?
Je me sens comme un artiste émergent. Les raisons étant que, j’habite à Montréal depuis 5 ans. Et ce n’est qu’après 2 ou 3 ans que j’ai senti que ma productivité artistique a vraiment pris son élan et a occupé une place importante dans ma vie. Mon style artistique peut se retrouver dans les tendances actuelles, d’autant que je consomme la culture locale au maximum. Je me dis que l’on ne peut pas se baser uniquement sur les sources de l’Internet pour s’inspirer! Je trouve tellement plus intéressant de parler aux artistes et d’échanger des idées afin de développer le sens de la communauté artistique, surtout dans le milieu de l’art visuel et de la musique alternative.

Vous sentez-vous appartenir à un certain mouvement, à votre époque, à votre ville?
Cette idée de mouvement est très vague pour nous les artistes. Souvent, ce sont les historiens qui définissent les courants plusieurs années après que le courant même ait cessé d’exister. Mais également notre époque est l’une de plus floues et des plus difficiles à définir à cause de la faciliter à obtenir tout ce qu’on veut en claquant des doigts. Néanmoins, si je peux définir mon groupe social à travers les groupes de personnes qui m’entourent, je peux dire avec confiance que je me sens faire partie de la belle communauté artistique de Montréal.

Comment voyez-vous votre travail artistique, qu’est-ce qu’« être artiste » signifie pour vous?
Ce n’est qu’il y a peu de temps que je me suis questionné sur cette idée d’être artiste. Ce que je ressens, c’est que pour créer et donner un sens au travail, je dois inclure un côté social où je peux offrir un questionnement nouveau chez le spectateur, tout en conservant un langage simple et accessible.

rodolfomoraga.com

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