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Greg Barth et 7tv Russia

Greg Barth et 7tv Russia

C’est à Genève que Greg Barth a gradué de l’École des arts appliqués. Il obtient, après quelques années travaillées dans une agence de publicité, une bourse pour venir étudier le 3D au centre NAD à Montréal. Il est ensuite recruté par Moment Factory, qui ferme quelques années plus tard le département où Barth travaillait. Depuis, il travaille à son compte. Spécialisé dans la technique d’animation en stop-motion, le Suisse s’est fait reconnaître à l’international pour différents projets qu’il a pris en main. Son côté méticuleux et esthétique lui permet de décrocher un contrat avec la chaîne télé 7TV en Russie, pour la refonte complète de l’image de marque.

Pourquoi as-tu décidé de travailler à ton propre compte au lieu d’aller travailler pour une compagnie?
Je ne l’ai pas décidé. Malheureusement, la compagnie pour laquelle je travaillais a coulé, et je me suis retrouvé à mon compte. Cela dit, c’était la meilleure tournure d’événements de ma vie. Je dis ça parce que j’ai maintenant la chance d’avoir des clients qui me choisissent pour mon style, et aussi parce que je suis libre de décider de mon avenir.

Comment en es-tu arrivé à te spécialiser dans le stop-motion?
Je faisais beaucoup de motion design et d’animations 3D auparavant. Il y a toujours une manière de résoudre facilement les problèmes en 3D et en motion design, avec un script, un plug-in ou un tutoriel quelconque.
J’aime déjà beaucoup le défi de ne pas savoir comment je vais m’en sortir avec le stop-motion, et je trouve le résultat plus humain, avec un certain charme qui accompagne chaque animation traditionnelle depuis les débuts.

Quel a été ton parcours concernant les emplois que tu as occupés et les études que tu as suivies?
J’ai gradué de l’École des arts appliqués, à Genève, en Suisse, en 2003. J’y ai appris beaucoup de choses sur la typographie, le design et le branding. Malheureusement, Genève est une très petite ville, qui n’est pas très créative, donc, après quelques années en agences de pub, j’ai reçu une bourse pour venir étudier le 3D à Montréal, au centre NAD.
Après ceci, Moment Factory Media m’a recruté, en tant qu’animateur et réalisateur. Ce fut une expérience géniale et très enrichissante, où j’ai d’ailleurs pu apprendre After Effects. Et maintenant, je vis la plus belle expérience de ma carrière.

Tu viens de montrer le résultat du dernier travail que tu as fait pour le re-branding de 7TV Russia. Comment as-tu réussi à obtenir un tel contrat?
Étant à mon compte, j’ai pris soin de ne pas prendre trop de contrats en même temps, de favoriser les contrats moins payants où j’avais le plus de liberté, et j’ai toujours pris soin de finir méticuleusement chaque détail pour que l’animation et le design soient toujours à mon goût. Ce faisant, mes animations se sont retrouvées sur des blogues importants tels que Motionographer, qui m’ont amené à Canal + en France, puis vers la télé russe. Ceci dit, j’ai eu beaucoup de chance, et chaque jour je remercie la vie pour ma situation.

Pourquoi 7TV voulait-elle changer d’image?
7TV était à l’époque une chaîne très banale, où l’on présentait principalement de vieux matchs de football de clubs interurbains et autres sports, en catégories locales. Elle a récemment été rachetée par des investisseurs privés, et ceux-ci souhaitaient alors se réorienter davantage vers le Do-It-Yourself, à la TLC. Ils désiraient développer une chaîne qui promeut le fait d’apprendre, changer ses habitudes quotidiennes, rénover son appartement, manger plus sainement, etc.

Que recherchait 7TV, à la base, comme nouvelle image et inspiration?
Elle voulait se démarquer des autres chaînes russes (dans lesquelles on retrouvait une surabondance de l’utilisation de l’or et des diamants dans les visuels, émissions et débats superficiels et agressifs) et créer une atmosphère chaleureuse, unique, et intrigante. Le slogan actuel, de même que la base de toute la communication, se résument à « Tout s’imbrique parfaitement ensemble », une symbolique qui invite les spectateurs à s’ouvrir aux façons de réorganiser leur vie et leurs habitudes pendant les émissions, tout en les stimulant pendant les pauses avec nos puzzles visuels, qui se resolvent devant leurs yeux.

Comment était-ce de travailler avec un client russe?
Très difficile. Tout d’abord, il y a huit heures de décalage horaire, donc on perd facilement une journée de communication sur deux. Ensuite il n’y avait qu’une traductrice pour toute la boîte.
Finalement, leur culture était très difficile à cerner. Contrairement aux Français, il n’y a pas de saupoudrage de mots inutiles et autres complications textuelles pour exprimer ce qu’ils veulent.
Ils sont très fermes, vont droit au but, peuvent passer pour agressifs, mais au final c’est dans leur culture. Ils sont très gentils quand on apprend à les connaître! (rires)

Étiez-vous en contact directement avec lui ou vous aviez un intermédiaire?
J’étais directement en contact avec lui dès le début. J’ai eu un project manager qui communiquait toutes les formalités du projet avec lui. Moi je me chargeais de leur vendre notre travail, ce qui n’était pas évident.

Comment s’est déroulé le brainstorm derrière le rebranding de la chaîne?
Un séjour en Russie était obligatoire, pour comprendre leur culture, connaître les clients et leurs attentes, tout en cernant le public cible. On avait plus ou moins carte blanche sur le style. Notre gros problème était qu’on n’avait pas le temps de commencer par le logo, pour ensuite faire le branding, puis les concepts d’animation et autres éléments On-Screen. On devait tous travailler en parallèle, ce qui demandait beaucoup de rigueur et d’organisation. J’ai dû former une équipe Off-screen (Identité, papeterie, éléments imprimés, campagne publicitaire, brand guide), et une équipe On-Screen (Identité, bumpers, endboards, Openers et tout autre élément qui se produit à l’écran).

Comment en êtes-vous arrivés à ce résultat?
Une persévérance d’enfer, une équipe incroyablement talentueuse, et surtout, beaucoup de plaisir, même pendant les affluences.
J’ai une chance inouïe de rencontrer constamment du monde vraiment doué. En s’entourant de telles personnes, tout devient possible. Il y a eu une chimie indéniable pendant ce projet et tout le monde s’est amusé. Il n’y avait pas de hiérarchie apparente, on apportait tous nos idées et nos commentaires, et finalement, ça a porté fruits. Merci encore à tout ce beau monde.

gregbarth.tv

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