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Parrainez un enfant riche! – Une campagne de sensibilisation indépendante qui ose

Parrainez un enfant riche! – Une campagne de sensibilisation indépendante qui ose

Comme outil de promotion pour les campagnes de sensibilisation aux causes sociales, nous sommes surtout exposés à l’affichage. Internet vient habituellement ajouter un volet interactif, offrant un complément d’informations sur la cause ainsi que les moyens de prévention. Les agences de marketing innovent surtout dans les concepts d’idées imprimées. Les séries de photos, d’illustrations et de messages qui accrochent doivent être de plus en plus efficaces et faire réfléchir en un seul coup d’œil. Toutes ces campagnes sont subventionnées par le gouvernement, de long en large. Ce qui n’est pas le cas de cette nouvelle campagne de sensibilisation à la pauvreté relationnelle qu’est Parrainez un enfant riche.

Le mal de vivre des nouvelles générations est un sujet très important pour notre société. On retrouve plusieurs organismes qui viennent en aide aux jeunes, en leur offrant un soutien d’écoute. C’est bien! Les jeunes qui n’ont pas de relation adéquate avec leurs parents ou leurs proches et qui vivent refermés au niveau de la communication peuvent, grâce à ces organismes, se confier à un inconnu qui va les écouter et les conseiller. Il n’y a pas de gêne à y avoir, ça reste anonyme. Mais si on poussait la réflexion plus loin? Ces organismes suggèrent une part de solution au problème, mais serait-il plutôt possible de sensibiliser la population dans le but de réduire le nombre de jeunes faisant appel à ces services d’écoute? Quel genre de campagne publicitaire doit-on faire pour sensibiliser réellement les personnes concernées? Ou comment essayer d’attaquer le problème à partir de la racine? Où se trouve en fait cette racine?

C’est à partir de ces questionnements que le projet Parrainez un enfant riche a vu le jour. Mélangeant fiction et réalité, le concept de la campagne coordonnée et réalisée par Julien Boisvert utilise la formule populaire de Vision mondiale. Au lieu d’amener une personne à aider financièrement un enfant dans un pays en développement, elle projette l’idée qu’une personne d’un pays plus démuni (Haïti, Sénécal, etc.) vienne en aide de façon relationnelle à un enfant d’ici. Bien sûr, le tout est fictif, mais le problème et la cause sont bien réels.

Quels sont vos objectifs avec la création de ce projet?
Julien : Premièrement, simplement que le projet fasse parler de lui et que le débat se répande à travers la couverture médiatique. C’est un projet pilote dont font partie une cinquantaine de personnes. Mais on aimerait bien que la réflexion aille au-delà de ces 50 personnes.

C’est également un projet qui vise le rapprochement interculturel. C’est-à-dire que l’on souhaite que les personnes immigrantes qui habitent au Québec rencontrent des jeunes natifs du Québec, de même que les jeunes d’ici s’ouvrent à d’autres réalités et aux autres communautés.

Puis, il y a une autre forme de retombée, qui est plutôt secondaire dans le projet, mais qui consiste à questionner la forme de campagnes de prévention au Québec. En fait, la plupart des problématiques qu’on cible dans le projet sont déjà abordées dans d’autres campagnes de prévention financées par le gouvernement. Par exemple, des millions de dollars sont investis pour les campagnes à propos du suicide, mais selon nous, ce sont des campagnes qui vont cibler seulement une problématique particulière. Elles ne feront pas le lien entre le suicide et la super dépendance, l’automutilation ou les éléments de la pauvreté relationnelle en général. Ils ont une approche très fragmentée. Ils vont aborder la problématique de manière isolée. Ce que l’on voudrait, c’est que ces problèmes soient traités d’une manière globale. Qu’on les considère dans leur ensemble, tout en les abordant à la base.

D’où proviennent ces problèmes relationnels au Québec? Pourquoi penses-tu que les jeunes d’aujourd’hui souffrent autant?
C’est une question intéressante, parce que si l’on regarde l’évolution du Québec depuis la Révolution tranquille en 1950, on s’est enrichi au niveau matériel. D’une année à l’autre, le Québec s’est affirmé au niveau économique. Au fur et à mesure que cette richesse s’est développée, les gens sont devenus de plus en plus individualistes, puisse sont de moins en moins investis dans les relations avec leurs voisins, leurs grands-parents ou leurs proches. Il y a 50 ans, alors qu’on était plus pauvre au Québec, on ne plaçait pas les personnes âgées dans des foyers. Il y a 50 ans, on échangeait des biens et des services avec nos voisins. Il y avait une réelle solidarité, une réelle vie communautaire. Plus on goûte au confort matériel, plus on effrite les relations autour de nous avec nos parents, nos grands-parents, nos voisins et je dirais même avec nos amis.

Qui sont les personnes impliquées dans le projet au niveau des personnages… Qui sont les jeunes et leurs parrains?

Ce sont de vrais gens ayant immigré au Québec. C’est un projet qui a été mis sur pied en collaboration avec un organisme à Rimouski, qui intègre les immigrants dans le Bas-Saint-Laurent. Les immigrants sont jumelés avec des jeunes du Québec, lesquels sont aussi des jeunes de Rimouski

On veut impliquer le public dans tout ce questionnement-là, sur la pauvreté relationnelle. Les problèmes en question qui ont été choisis dans le projet, telle que l’anorexie, le magasinage compulsif, les pensées suicidaires, l’automutilation, la super dépendance, ont été ciblés par les jeunes eux-mêmes. Nous n’avons pas créé leurs personnages. Nous avons fait des ateliers de réflexion avec eux, «eux» étant des jeunes dans une classe de secondaire 4, suivant un cours d’éthique et culture religieuses. Ils ont alors déterminé quelles étaient les problématiques de leur génération.

Vous demandez des dons pour la réalisation du projet. On peut voir qu’il y a un petit thermomètre sur votre site internet, et que vous désirez vous rendre à 15 000$?
C’est bien de souligner que la partie DON est un volet réel et non quelque chose de fictif. Notre projet a de la difficulté à être financé parce qu’il ne cadre pas dans les programmes du gouvernement, en raison de sa thématique un peu «flyée». On compte donc sur la générosité du public pour parvenir à nos objectifs. Il y a différentes manières de contribuer, mais le public peut faire des dons en envoyant des câlins virtuels sur la fiche des jeunes. Un câlin est gratuit, mais si vous souhaitez en envoyer 10, ça soutient le projet et ça coute 9,99$. Ceci nous aidera à commencer la deuxième phase du projet qui sera de créer les reportages à la sauce Vision mondiale. Les reportages resteront fictifs, mais viendront appuyer et donner tout son sens à la campagne de sensibilisation.

Es-tu une personne de communauté?
On apporte ces questionnements-là, mais nous ne sommes pas parfaits non plus. J’aime ça avoir un iPod sur les oreilles et je ne veux pas que le monde me parle lorsque je fais mon jogging. Mais, je fais certaines actions dans mon quotidien au niveau communautaire.

S’il y a une phrase que nous devrions retenir par rapport au projet, quelle serait-elle?
A quoi bon être développé économiquement, si nous sommes sous-développés sur le plan relationnel.

www.parrainezunenfantriche.org
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