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Q & A avec Stas Sipovich

Q & A avec Stas Sipovich

Stas Sipovich?
Je vis à Prague, mais je suis né dans une petite ville de montagne dans le sud de la Russie. Mes parents étant des artistes, ils avaient prédéfini mon avenir en quelque sorte. J’ai toujours peint partout. Je rêvais d’être un concepteur. Comme tous garçons, l’équipement militaire me plaisait et je tenais à les concevoir et à créer de nouvelles formes. À l’école, j’ai mis mon esprit à l’étude et à la conception. Pendant un an, j’ai pris des leçons dans une académie d’arts, qui était située dans une grande ville proche de la mer noire. J’ai dû passer des nuits dans le train et étudier des journées entières. Finalement, je suis entré dans la faculté d’art industriel et un an après, j’ai réalisé que l’art graphique était ma vraie passion. J’ai fait des logos, des intérieurs de cafés, des bijoux, des emballages, des graffitis, des clubs, des voitures, de la publicité extérieure, de grandes expositions, des projections et des magazines. Mais je ne me sentais pas à l’aise dans cet environnement. Et le soleil du sud et la mer ont contribué à mon développement créatif. Je suis allé vivre à Prague.

Un survol de la scène artistique de Prague…
Oh, ce n’est vraiment pas aussi simple que ça… Prague est expressément saturé avec une aura artistique. Il existe de nombreux endroits! On trouve à chaque détour des galeries, des cafés d’art, des allées d’expositions et des galeries expérimentales. Je n’arrête pas de découvrir de plus en plus de nouvelles galeries. Cependant, le centre de la ville est surchargé de touristes. Des centaines de magasins prévus pour les touristes se pressentent dans la vieille ville et sont dotés de kitch dans toutes les expositions, tel le verre, les souvenirs et toutes ses vitrines mousseuses… Vous savez ce que je veux dire. Si vous n’avez pas un guide ou une liste d’adresses avant d’arriver ici vous allez voir une ville plastique.

Quelles sont les différences avec la publicité faite en Russie et Prague?
Tout est basé ici sur des facteurs historiques et géographiques. Prague est un pays très traditionnel. Il y a beaucoup d’affaires qui existent ici depuis plusieurs siècles (restaurants, brasseries, ateliers de verre). Les nouvelles technologies sont en développement à leur propre rythme, en dehors de l’Internet et de la télévision, bien sûr. La ville est sous les auspices de l’UNESCO. Par ailleurs, une école de graphisme à l’ancienne existe encore.

En Russie, tout est différent. C’est une question de stabilité. La publicité vient tout juste de commencer et très souvent, il n’y a que peu d’argent qui est investi dans la publicité. Mais les volumes de dépenses vont centupler tranquillement. C’est un pays gigantesque avec de grandes villes, puis la publicité des sociétés internationales se retrouve presque partout.

Vous avez travaillé sur le premier numéro de Magic Box (Paradise) du magazine chinois 02. Le travail est très impressionnant et magnifique. Pouvez-vous nous parler du projet et de votre travail?
Merci! L’année dernière, ils ont créé un gros catalogue d’art où mes œuvres ont été incluses. Puis, ils m’ont offert de participer à leur projet « Magic Box ».La première version a été nommée « Paradise » et ils m’ont demandé de créer une pièce de travail sur ce thème. L’histoire est drôle : je parlais au téléphone avec ma copine qui vivait alors à Londres, et je lui ai posé une question : « Qu’est-ce qui te vient à l’esprit quand je te dis Paradise »? Elle a répondu des histoires sur les kamikazes. Finalement, j’ai réalisé une affiche sur ce sujet et il a été publié. Paradise a été publié trois fois, et chaque chapitre a été emballé dans une enveloppe différente. J’aime beaucoup l’approche des mecs de « 02 » magazines.

Idol magazine, les vins Celestial Lotus, MIB, ainsi que plusieurs autres, font partie de vos clients dont vous avez travaillé sur leur identité de marque. Parlez-nous des étapes dans la fabrication d’une identité de marque?
Tout dépend de l’objectif des clients et de leurs besoins précis. Certaines choses peuvent venir à l’esprit et même si de nombreuses variantes sont travaillées par après, la première idée qui arrive est la plus appropriée. Mais en règle générale, il y a beaucoup de travail à l’arrière de tout logo. Par exemple, maintenant je suis engagé dans l’identité d’un restaurant de Moscou à l’hôtel Ritz. Il y a un minimum d’une semaine consacrée à la collecte et au traitement des matériaux. Afin de faire quelque chose, j’ai besoin de connaître l’ensemble des besoins et de l’esprit de l’endroit. Ensuite, des croquis suivent. Pour trouver une forme et une solution, j’ai besoin d’environ 10 jours. Cela signifie des piles de papier, les traites et l’expérimentation avec des matériaux. La visualisation de l’image prend une ou deux heures. Mais il y a beaucoup de travail juste derrière une petite icône. Par conséquent, lorsque les clients font une demande de création d’un logo dans les 1-2 jours, je dois la rejeter. Ce n’est pas ma façon de travailler.

Projets à venir?
La semaine prochaine, j’irai à Düsseldorf visiter l’inauguration de l’exposition de mes parents. À ma fête, j’irais à Berlin comme d’habitude (ma ville préférée, by the way!). En été, je voudrais largement voyager autour de l’Espagne. J’ai des plans globaux pour cette année. Je prévois une prochaine étape dans ma vie. Il y a beaucoup d’offres et d’idées. En tout cas, je suis prêt à tourner la page et à aller plus loin que jamais.

stassipovich.com

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