Close
Les Bêtes sauvages: l’érotisme entre l’ombre et la lumière

Les Bêtes sauvages: l’érotisme entre l’ombre et la lumière

Suite à un événement traumatique, Claire Martinant a eu l’idée de prendre cette tranche de vie empreinte de laideur et de noirceur comme prétexte pour créer de la beauté et de la lumière en impliquant des artistes dont elle apprécie le travail. «C’était un point de départ personnel, mais l’oeuvre elle est collective. Je trouvais ça intéressant, justement, que ça fasse ce cheminement-là et que ça reste pas entre mes mains, mais qu’ensemble ça devienne autre chose.»

Elle a donc composé un poème où se déploie un érotisme brut, qu’on peut d’ailleurs lire ici, qu’elle a envoyé à divers artistes visuels gravitant dans son univers, comme point de départ à leur création. Payam Mofidi, Lucile Bernard, Shabnam Zeraati, Martin PM, Rod Legrand et Véronique Lévesque-Pelletier ont ainsi créé 3 dessins chacun. Ensuite, les deux écrivains Olivier Thibodeau​ et Eduardo Morataya-Guevara ont sélectionné quelques-unes de ces illustrations pour créer des textes. Au final, toutes les oeuvres créées, soit 18 illustrations et 10 textes, trouvent leur place dans le recueil, dans une conversation assez éclatée. «Je voulais que les artistes soient libres de s’exprimer, et que justement il y ait une variété dans ce qui était proposé, autant des textes et des dessins. C’est assez varié finalement comme contenu!»

Qui dit variété dit également défi au niveau du graphisme. C’est l’artiste Lucile Bernard qui a donné une cohérence graphique à l’ensemble, aidée de Martinant. 

«Le fait que ce soit un recueil, je trouve ça intéressant dans le sens que les gens qui aiment bien l’art en général aiment aussi avoir quelque chose de physique», ajoute l’instigatrice, qui a réalisé au cours de ses recherches que de très nombreux artistes s’adonnent au cours de leur carrière à l’illustration érotique. Pourquoi donc ne pas donner une place officielle à cette pratique, sur papier? « C’était dans ce sens-là, d’offrir une autre façon de regarder l’art que d’aller dans les musées. Et puis que les gens puissent avoir du plaisir à regarder ça.» Martinant espère que Les Bêtes sauvages accompagnera le lecteur dans le temps, comme un compagnon que l’on feuillette au besoin.

De l’importance de la rémunération

Pour Claire Martinant, l’un des buts de la campagne de sociofinancement, qui se poursuit jusqu’au 13 décembre, est de pouvoir payer les artistes qui ont contribué au projet. «Depuis le début, je leur ai dit que j’allais les payer, confirme-t-elle, c’est important de valoriser ce travail-là des artistes en leur donnant une contrepartie: c’est du travail. On a toujours tendance à penser que l’art, c’est gratuit, c’est facile, mais en réalité, non quoi.» Ainsi, après les coûts d’impression, ce sont les artistes qui recevront la plus grande part de l’argent récolté lors de la campagne.

Un lancement déambulatoire

Pour le lancement de la publication, qui aura lieu le 14 février prochain, date suggestive s’il en est une, Les Bêtes sauvages proposeront une soirée de lancement hors norme: une expérience déambulatoire intime. «Je cherchais un lieu un peu atypique pour pouvoir mettre en valeur les dessins pendant l’exposition», raconte Claire Martinant, qui a découvert le centre d’artistes La lumière collective, dans le Mile-Ex, lors d’une de ses soirées de projection Vision. «Les personnes qui seront présentes pourront faire un parcours un peu initiatique et puis aller se promener dans les différentes pièces et découvrir les oeuvres», en plus de pouvoir assister à une projection vidéos en lien avec l’érotisme. Certaines des oeuvres originales du recueil seront mises en vente lors de la soirée, et plusieurs artistes ayant contribué au recueil seront sur place pour le dédicacer: une proposition variée pour une publication plurielle.

Les Bêtes sauvages

Campagne Indiegogo jusqu’au 13 décembre

Lancement du recueil le 14 février 2017 à La lumière collective

Close
0