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Sarah Dell’Ava et Carole Beylier d’Espace Oriri

Sarah Dell’Ava et Carole Beylier d’Espace Oriri

Qui êtes-vous et quel est votre parcours?


Sarah: J’ai vécu le même nombre d’années en France, en Suisse et au Québec. Je danse, je peins et je chante. Je suis danseuse et chorégraphe de formation et j’aime faire vivre aux gens, peu importe leur âge ou leur maturité, le geste de danser, de peindre et de chanter. L’art comme expérience avant tout. Explorer ces gestes, c’est comme tisser une toile lumineuse d’araignée: une toile de sensations infinies en soi, une toile de relations infinies avec les autres.

Carole: La peinture, la créativité et le respect du développement de chaque être humain ont toujours fait partie de mes intérêts. J’ai découvert Arno Stern lors du congrès sur l’écologie de l’enfance – qui a eu lieu à Montréal en octobre 2014 – et je suis allée faire la formation du Servant Jeu de Peindre à Paris en avril 2015. Et puis j’ai rencontré Sarah…et l’Espace Oriri est né!

Votre emploi actuel: 

Sarah: Actuellement, je suis « servante » du Jeu de Peindre, du Jeu de Danser, du Jeu de Chanter à l’Espace Oriri. « Servante » non pas dans le sens d’« asservie », mais servante dans le sens « qui sert », « qui est au service ». Je me mets au service du jeu pour que chaque personne qui vient peindre, danser ou chanter puisse s’abandonner au processus de la créativité. Je m’implique aussi dans divers projets dans le champ de la danse contemporaine, dont actuellement Écoute pour voir, Et si on dansait, ainsi qu’un projet autour des berceuses

Carole: Je suis servante du Jeu de Peindre.

Dans quelle ville: 


Sarah + Carole: L’Espace Oriri se situe dans le quartier où nous vivons toutes deux depuis plusieurs années. Il nous importe de faire vivre ce quartier, de permettre un lieu intergénérationnel où l’on peut venir se déposer, se découvrir, se parcourir, s’ouvrir.

Un mot pour définir quel type de travailleuse vous êtes :

Carole: À l’écoute

Sarah: L’important que je sois enthousiaste dans le travail. À partir de là, tout est en mouvement.

Quels outils sont essentiels à vos vies (app, logiciel)?


Carole: Gmail!

Sarah: Un bon thé ou une bonne tisane, un brin de Photoshop, Word. Petite histoire: j’ai commencé à « Shazamer » hier et j’ai stoppé court mon élan pour le rediriger vers la jeune femme venait de me servir le café. Je lui ai alors demandé qui murmurait cette belle musique dans nos oreilles et une discussion s’est amorcée. Nous sommes en manque fondamental de relations réelles, concrètes, yeux dans les yeux. C’est entre autres pour cela que je m’engage corps et âme dans des projets où le corps en situation de créativité est le lieu principal de l’action.

À quoi ressemble votre espace de bureau? 


Sarah + Carole: L’Espace Oriri est un espace atypique. Lorsque les deux portes battantes se ferment, nous voici plongé(e)s dans un environnement étincelant de couleurs. Ce sont les couleurs qui ont « dépassé » des feuilles blanches sur lesquelles petits et grand peignent. Car ici, on ne fait pas de coloriage: ici, on peut « dépasser la ligne ». Et les couleurs au mur sont les traces de ce « dépassement ». Comme un symbole de liberté! Lorsqu’on ouvre les parois, l’espace s’agrandit suffisamment pour permettre la danse. C’est un lieu calme, il y fait bon vivre; il n’y a pas de wifi.

Qu’écoutez-­vous comme musique en travaillant?

Carole: Actuellement, j’écoute L’album ”Yes” de Jason Mraz.

Sarah: La musique de la vie. Même sans musique pré-enregistrée, l’air est peuplé de sonorités. À l’Espace Oriri, toutes les activités se font sans musique pré-enregistrée. Lors du Jeu de Danser, la musique, c’est le son des corps qui bougent, qui respirent, qui ont leur poids, qui murmurent. Lors du Jeu de Chanter, la musique est émise par les participants qui font vibrer leur corps au gré du chant qu’ils émettent! Lors du Jeu de Peindre, c’est les pinceaux qui glissent sur le papier, les pas qui font les va-et-vient entre le mur et la Table-Palette au centre de l’espace, et les appels de chacun (« Punaise! »). Tout cela semble un peu mystérieux à la lecture, mais c’est en fait assez simple. Pour en découvrir davantage, venez nous rencontrer lors de l’inauguration qui aura lieu lors de la Virée des Ateliers les 5-6-7-8 mai!

Avez­-vous une façon d’organiser vos journées pour optimiser votre travail? Quels trucs donneriez-­vous pour améliorer la productivité? 


Carole: Être plus à l’écoute de son intuition.

Sarah: Un vrai temps pour dormir la nuit, un vrai temps pour manger, un vrai temps pour s’allonger sur le dos, un vrai temps pour boire de l’eau, un vrai temps le matin avant d’allumer les appareils électroniques, un vrai temps pour boire le café, un vrai temps pour marcher à l’air libre. Et surtout un vrai temps pour être disponible à ce qui advient de surprenant, d’imprévu et d’inespéré. Une rencontre, un sourire, un rayon de lumière, une musique de piano qui sort d’une fenêtre, un oiseau qui chante, une femme ridée qui marche en allongeant ses vertèbres pour garder la verticale, un enfant qui tombe et qui pleure une seconde et demi.

Vous êtes meilleurs que vos collègues de travail pour:

Sarah: Trouver de la joie dans les détails du quotidien.

Carole: Ne pas les juger et ne pas être en compétition avec eux.

Quel est le meilleur conseil qu’on vous ait donné? 

Sarah: Ma petite sœur qui me dit, tout simplement: « Mais écoute ton cœur! »

Carole: De lâcher-prise et d’accueillir ce qui se présente.

Quel est votre meilleur truc pour sauver du temps?


Sarah: Je ne cherche pas à « sauver » du temps. Le temps file, se sauve de toute façon à chaque seconde. Je cherche à goûter les instants d’éternité, logés dans le quotidien de la vie banale.

Carole: Paradoxalement… je “gagne” du temps en prenant des pauses dans la journée.

Quelle est votre routine de fin et de début de journée?

Carole: Une méditation et une infusion.

Sarah: Je sors du lit, je photographie le paysage devant la fenêtre du salon avec un appareil photo argentique. Le soir, avant d’éteindre la lumière, je fais toujours une petite lecture.

Mis à part votre ordinateur et votre téléphone, de quel gadget ne pouvez ­vous pas vous passer?

Sarah + Carole: un carnet et un crayon.

espaceoriri.com

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