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Esplanade: faciliter l’entrepreneuriat social

Esplanade: faciliter l’entrepreneuriat social

Depuis la mi-avril, Montréal bénéficie d’un espace de travail collaboratif facilitant l’entrepreneuriat social: Esplanade. Le concept répond à un réel besoin, considérant l’enthousiasme palpable de la nombreuse brochette de professionnels présents lors de la soirée d’ouverture officielle à la mi-juin (photos au bas de l’article). Rencontre avec Samuel Gervais, le directeur de la jeune mais ambitieuse entreprise.

D’abord un lieu physique, Esplanade propose un véritable parcours pour aider les entreprises sociales à se développer. « On a des ateliers, des événements de réseautage, donc y a énormément de bénéfices à venir vivre ici ou à venir participer à des activités ici. » Notons parmi ces activités une formation sur le socio-financement chaque mardi matin, donnée par la plateforme nouvellement implantée au QuébecUlule.

Deux programmes pratiques fournissant des outils pour le développement des nouveaux entrepreneurs sont également offerts. Le premier d’entre eux est À go, on change le monde! hérité de l’Institut du Nouveau Monde (INM). S’adressant aux entreprises en prédémarrage, il s’agit d’un accélérateur de 12 semaines, pour 12 entrepreneurs, deux fois par année. Accélérateur, parce qu’en à peine trois mois, les participants créent leur plan d’affaires, se font dresser un portrait du milieu tout en travaillant sur leurs projections financières.

Une fois cette première étape terminée, l’incubation de ces nouveaux acquis consiste à participer à la programmation d’Esplanade. La suite logique, le deuxième programme d’accélération, s’adresse aux entreprises sociales plus matures comptant minimalement un an d’opération. Donné lui aussi deux fois par année, Impact 8 dure 8 semaines (pour 8 entreprises, notez le concept) et se veut beaucoup plus ciblé. Il se donne en partenariat avec le Mars Center. « Le but ultime, c’est vraiment de préparer [les entrepreneurs] pour qu’ils aient une présentation très solide pour aller chercher du financement. »

À Esplanade, tous peuvent adhérer à l’entrepreneuriat social: compagnies à but lucratif, non lucratif et les coopératives. « On accepte tout le monde », confirme Samuel Gervais, en autant que leur mission soit sociale. « C’est sûr qu’on a vraiment un penchant pour les valeurs collectives, tout ce qui est économie sociale, la gouvernance, la propriété collective: on incite beaucoup les gens à aller dans cette direction-là. »

Attention: mission sociale ne rime pas forcément avec bénévolat. Pour Gervais, il est possible d’être « pérenne financièrement » tout en ayant un impact social: c’est d’ailleurs l’objectif principal de l’accompagnement d’Esplanade.

La compagnie travaille d’ailleurs à développer un ensemble d’outils pour permettre de suivre l’impact social des entreprises afin de pouvoir rendre des comptes aux investisseurs, eux qui désirent souvent pouvoir quantifier leurs investissements.

Ouvert depuis le 13 avril 2015, Esplanade offre pour l’instant 50 postes de travail selon une formule de location très flexible: à la journée, temps partiel et temps plein. Derrière ce local industriel spacieux et aéré se trouve un partenaire immobilier précieux, Antrev. Celui-ci réserve 5000 pieds carrés adjacents à l’espace pour permettre à Esplanade de planifier sa croissance, sans compensation financière en échange. « Ça nous laisse jusqu’en avril 2016 pour préparer une nouvelle phase, augmenter le nombre de postes et pouvoir atteindre une rentabilité. On voulait quand même débuter tranquillement et rassembler cette communauté-là. »

Pour développer tous ces projets, l’Esplanade compte sur une micro-équipe de deux employés: Samuel Gervais, directeur, et Vincent Gourlaouen, à la facilitation, l’animation de la communauté et du co-développement de l’organisation. Ils comptent également sur l’appui d’un CA actif très impliqué, et de nombreux partenaires de tous horizons, autant financiers qu’immobiliers que gouvernementaux. « On fait beaucoup de choses avec peu de moyens », avoue Gervais en riant. « On est très ambitieux, il faut trouver le bon rythme pour déployer les différents projets qu’on a en tête. » Un agrandissement de l’équipe dans les prochains mois est prévu pour faciliter l’atteinte de leurs nombreux objectifs.

Depuis son ouverture, Esplanade compte sur une belle mixité entre travailleurs autonomes, artistes et petites entreprises dans le partage de l’espace, à l’image du quartier Mile-Ex dans lequel il est situé: « C’est vraiment un projet de communauté », confirme Samuel Gervais. « On cherche ça, parce que c’est pas [en étant] isolé chacun de son bord qu’on va innover ». Le quartier est en plein essor, notamment avec le projet du campus Outremont de l’Université de Montréal et les profonds changements qui s’opèrent dans le secteur Marconi-Alexandra: « On veut contribuer à faire en sorte que le développement se fasse de façon intégrée et respectueuse des gens qui vivent dans les quartiers environnants, et de trouver des moyens d’inclure le citoyen là-dedans ».

« Il y a un momentum en ce moment autour de la thématique de l’entrepreneuriat social », confirme Samuel Gervais. « On va essayer par tous les moyens de donner le plus de visibilité possible à ces thématiques-là d’entrepreneuriat collectif et social. »

Esplanade
site officiel | page facebook

Crédit photo: Maryse Boyce

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