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« Je voulais sortir du lot. » – Frédéric Roy-Hall, fondateur du Festival Anachronik

« Je voulais sortir du lot. » – Frédéric Roy-Hall, fondateur du Festival Anachronik

Montréal est reconnu pour ses multiples festivals. Tout au long de l’année, et particulièrement quand la belle saison se pointe le bout du nez, ils prennent d’assaut la métropole. Comment se distinguer dans ce marché si compétitif et déjà un brin saturé? Frédéric Roy-Hall, le fondateur du festival Anachronik qui se tient du 29 avril au 2 mai, a une petite idée là-dessus…

Déjà, le créneau du festival sort du cadre: vintage, rock’n’roll, fashion. Rien de tel à Montréal. « J’ai toujours trouvé que les festivals à Montréal se ressemblaient. Et c’est normal: les organisateurs ont souvent des contraintes à cause des subventions. À force, les événements deviennent de plus en plus semblables.» Pour Frédéric Roy-Hall, ce n’était pas une option: « J’ai cherché un trou dans le marché, je voulais sortir du lot. La musique spécialisée m’a semblé être un beau filon. »

Celui qui a travaillé dans plus de 35 festivals à travers l’Amérique insiste: c’est surtout par passion qu’il a choisi la lignée du Festival Anachronik. « J’adore ce genre de musique. Aujourd’hui, on est soit dans le hippie moderne ou les bands des années 90. Je voulais mettre de l’avant une musique différente. » On trouvera donc de la « musique actuelle avec des vieux sons ».

Une sélection difficile

Sur la cinquantaine de groupes visés par le festival, seulement trois se retrouvent dans la programmation. En tant que petit événement qui en est à sa 3e édition, Anachronik n’a pas la main si longue côté choix d’artistes… mais s’en tire très bien: Bloodshot Bill, Les Deuxluxes, Jesse Mac Cormack, Gazoline, etc. Une belle programmation notamment expliquée par l’association du festival à Groenland. « On a décidé de s’allier plutôt qu’entrer en compétition, vu qu’on travaille dans le même créneau. »

Si le résultat final est excellent, son élaboration n’a pas été de tout repos. « Ça a pris près de huit mois et demi pour terminer la programmation. En tout, on a reçu près de 360 offres. Vraiment, il y avait de tout. » De tout? « Du métal – que le groupe décrivait comme du garage -, de l’électro – qui utilisait des sons vintages selon le band -, disons que ce n’était pas toujours évident. Certains essaient parfois de se prostituer pour pouvoir jouer. »

« Un band, c’est une PME. »

Donc, contacter tous les festivals pour réussir à donner un spectacle, une bonne idée? « Vraiment pas. Je comprends que les groupes puissent avoir l’impression que pousser le plus possible est une option à considérer, mais je crois qu’il est préférable de bien connaître son groupe. Un band, c’est une PME. »

Le fondateur d’Anachronik ajoute que selon lui, un artiste doit penser son groupe comme une marque. « S’il ne vend pas d’albums ou de concerts, c’est une question à se poser. Il faut aller chercher les bonnes personnes pour arriver à bien se mettre en valeur. »

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